PSG : Luis Enrique, le maître d’œuvre du sacre européen

Le Paris Saint-Germain a franchi un cap historique en remportant, pour la première fois de son histoire, la Ligue des Champions. Derrière cette consécration retentissante, un homme : Luis Enrique. L’entraîneur espagnol, pilier d’un projet repensé, a redéfini l’identité du club et mené les siens au sommet de l’Europe.

Le début d’un nouveau cycle

L’été 2024 marque un tournant radical dans l’histoire du PSG. Avec le départ de Kylian Mbappé pour le Real Madrid, une page se tourne. L’icône de Bondy s’en va réaliser son rêve, laissant derrière lui un vide que le club choisit de ne pas combler par une autre star planétaire. Exit le projet centré sur des individualités. Place à une nouvelle ère, construite sur une idée forte : le collectif. Luis Enrique, déjà en poste mais désormais pleinement en charge du projet sportif, se voit confier les rênes avec la bénédiction de Nasser Al-Khelaïfi et la collaboration active de Luis Campos. Pour beaucoup, c’est un pari risqué. Pour lui, c’est l’occasion rêvée de bâtir quelque chose de durable.

La révolution silencieuse

Dès sa première saison complète, Luis Enrique imprime sa marque : rigueur tactique, pressing haut, circulation rapide du ballon et répartition intelligente des rôles. Fini le PSG déséquilibré et vulnérable mentalement. Place à une équipe solidaire, bien organisée, capable de défendre ensemble et de frapper en meute. Des choix forts émergent : Ousmane Dembélé, repositionné plus bas sur le terrain, devient un moteur du jeu. Des jeunes comme Désiré Doué ou Senny Mayulu s’illustrent dans un cadre propice à l’épanouissement. Chaque joueur connaît sa mission. Le groupe vit bien. Et surtout, il gagne. « Si les stars suffisaient à remporter des titres, le PSG aurait déjà une armoire pleine de Ligues des Champions », avait lancé Luis Enrique en conférence. Une phrase coup de poing, mais révélatrice de sa philosophie.

L’apothéose européenne

La saison 2024-2025 restera dans les annales. Un doublé national (Ligue 1 et Coupe de France), un groupe invaincu en Ligue des Champions, et une finale d’anthologie remportée 5-0 face à l’Inter Milan à Munich. Un triomphe total, maîtrisé de bout en bout. Mais réduire cet exploit à une simple démonstration de force serait injuste. Ce sacre est le fruit d’un travail de fond, d’une vision patiemment installée. « Luis Enrique a bâti une équipe qui joue chaque match comme si elle jouait sa survie », écrivait récemment le quotidien Marca. Un compliment rare, mais qui résume bien l’état d’esprit parisien : intensité, unité, sacrifice.

Une communion rare

Au-delà des résultats, c’est l’âme de ce PSG version Luis Enrique qui frappe les esprits. Le lien tissé avec les supporters, notamment à travers l’hommage rendu à sa fille Xana en finale, a transcendé le cadre sportif. Un tifo gigantesque déployé en mémoire de l’enfant disparue en 2019 a bouleversé les tribunes du PSG et ému jusqu’au staff adverse. Ce moment d’émotion brute a symbolisé l’attachement profond d’un public à un homme sincère, passionné, et courageux.

Renouvelé jusqu’en 2027, Luis Enrique semble plus que jamais ancré dans l’ADN du club. Le PSG ne se contente plus d’acheter des stars. Il construit une identité. Un projet durable ? Avec six trophées en deux saisons (2 L1, 2 Coupes de France, 2 Trophées des Champions) et une Ligue des Champions à la clé, le PSG de Luis Enrique a d’ores et déjà marqué l’histoire. Mais le plus impressionnant, c’est peut-être la manière. Une philosophie claire, des principes de jeu assumés, et un groupe qui ne triche pas. Le PSG n’a pas seulement gagné. Il s’est transformé. Et avec Luis Enrique à sa tête, ce n’est peut-être que le début.

Kamel Arab pour Paristeam