Tuchel explique les dessous du couac face à Manchester United

Tuchel explique les dessous du couac face à Manchester United
Publié le : 08/10/2019 - 11:27

Alors que Thomas Tuchel disait "ne pas comprendre" la défaite contre Manchester United en 8e de finale retour de la Ligue des Champions (1-3), alors qu'il avait remporté le match aller 2-0, le technicien allemand a pris du recul et apporte désormais une explication et avoue qu'il a senti que ce match tournerait mal...

Beaucoup plus à l'aise en Anglais, lors d'un entretien accordé au journaliste Darren Tulett diffusé ce lundi soir sur BeIN Sports, le technicien allemand a fait des confidences sur ce point noir de la saison dernière notamment cette élimination grotesque face à Manchester United : "J'ai passé 3 jours dans l'obscurité la plus totale. Comme je n'en avais jamais connu avant. Je savais combien nous avions travaillé. Combien il avait été difficile d'en arriver là. Après ce qui s'était passé lors des saisons précédentes. Je connaissais les efforts fournis par le vestiaire, les axes sur lesquels le staff avait travaillé. L'énergie consacrée à pousser le groupe et comment le groupe y réagissait. Je connaissais la somme de travail qu'il avait fallu déployer pour en arriver là, pour battre Liverpool où l'Etoile Rouge de Belgrade chez eux, où ils étaient invaincus depuis quelque chose comme 3 ans, puis de devenir la première équipe française à battre Manchester United là-bas pour ensuite se crasher au match retour. C'était comme avoir un accident de voiture. Passer au vert et se faire percuter de plein fouet ! On s'est demandé ce qu'on avait fait de mal, si on avait négligé quelque chose. Sûrement qu'on a négligé quelque chose" a-t-il commencé encore très touché par le sujet.

"Entre l'aller et le retour, les gens, que ce soit à l'école de ma fille ou partout autour de nous dans la ville, nous disaient : "Ok, maintenant les choses sont différentes, on le sent". Tout le monde pensait qu'on allait se qualifier, et qu'on pouvait aller plus loin. Mais on ne l'a pas fait. Et j'ai eu l'impression, après, que tout le monde s'est finalement dit : "Ah... ça n'a pas changé, c'est comme les années précédentes". Et nous, on pensait : "Non, non, non ! Ce n'est pas pareil !" Mais on était totalement impuissants. C'était comme du sable qui nous coulait entre les mains sans pouvoir le retenir" a-t-il ajouté pour faire connaître le ressentiment et le moment délicat qu'il a traversé après ce coup de massue.

Tuchel est ensuite revenu sur différents éléments qui lui ont permis, avec le recul, de comprendre le comportement de ses joueurs et c'était bien un souci psychologique avec notamment des changements de comportement chez ses joueurs : "Avant ce match retour, nous nous rendions en voiture au stade avec mon adjoint, et je lui ai dit ce que j'avais ressenti à l'entraînement : "On s'applique trop à bien faire. On en fait trop". On était dans une phase de la saison où on jouait super bien, on était en pleine confiance, on était si forts, le groupe avait un si bel équilibre entre détente et concentration. Mais dans les derniers jours avant le match retour, on en faisait trop. Je me suis demandé s'il fallait leur dire qu'ils en faisaient trop, ou les laisser continuer, et alors qu'on conduisait vers le stade, j'ai dit à mon adjoint : "Il faut juste passer. N'ayons pas d'attentes trop hautes aujourd'hui. Ils ont une tonne de blessés, nous aussi. Mais on est archi-favori. Personne n'avait gagné 2-0 là-bas. Mais je te le dis, il y a une telle pression dehors, je peux la ressentir, il faut qu'on le fasse ! Je n'ai pas la recette, mais il faut qu'on se faufile, et peut-être que si on y arrive, les portes s'ouvriront tellement grand que tout paraîtra facile ensuite !" a-t-il poursuivi.

Du coup devant ce changement d'attitude, Tuchel a croisé les doigts, mais les choses ne se sont pas passées comme il le souhaitait et ses contraintes se confirmaient... "Ce jour-là, on pouvait percevoir qu'il existait une possibilité que cela devienne extrêmement difficile de se qualifier. On pouvait le sentir dans le vestiaire. Mes joueurs voulaient montrer au monde entier que cette année était différente et était la leur. C'était ce que j'avais ressenti à l'entraînement. Il y a avait un peu trop d'efforts, un peu trop de concentration. C'est pourtant tout ce qu'un coach a l'habitude d'apprécier. Mais là, on pouvait sentir que quelque chose clochait. On en faisait trop, je l'ai senti. Mais je ne voulais pas en faire tout un fromage. J'ai essayé de ne transmettre que du positif. "Allez, on a confiance, on va le faire..." Mais ce que j'avais au fond de moi, c'était : "Juste, faites-le, s'il vous plaît. Je ne veux pas savoir comment, mais s'il vous plaît, faufilez-vous !" a-t-il ajouté.

Espérons maintenant que le technicien allemand et son groupe ont appris de cette énième erreur et qu'au printemps prochain ils sauront maîtriser leurs émotions pour "enfin" passer ce palier, chose que l'on attend tous, car au regard des derniers matchs, le PSG peut surprendre "sur le papier" sur la scène européenne..