Son départ, Henrique, Tuchel, Thiago Motta lâche ses vérités

Son départ, Henrique, Tuchel, Thiago Motta lâche ses vérités
Publié le : 18/07/2019 - 01:57 - Dernière modification : 18/07/2019 - 02:01

Quelques jours après son départ du PSG, l'ex-milieu de terrain du PSG et entraîneur des U19 Thiago Motta accorde ce jeudi un long entretien au quotidien L'Equipe où il lâche certaines vérités sur les raisons de son choix de quitter le club, sa relation avec Antero Henrique (l'ancien directeur sportif du PSG) et Thomas Tuchel.

La raison de son départ :

"J'ai toujours servi le club. Déjà parce que je n'ai jamais fermé la porte à un jeune. Après, le choix du club, c'était à un moment donné de mettre un joueur dans une équipe puis dans une autre lors du match suivant. Pour moi, cela ne sert rien. L'objectif du club était d'ainsi les mettre en valeur. Si l'on prend Yacine Adli (parti à Bordeaux en janvier), la direction voulait le vendre et voulait que je lui fasse jouer un match de Youth League dans ce but. Je leur ai dit qu'il pouvait venir mais qu'il devait jouer aussi le Championnat et la Gambardella. Il devait manger et se changer avec les garçons, participer à la vie de groupe. Si le club voulait vraiment le céder ou le prêter il n'y avait pas de raison qu'il joue en moins de 19 ans, autant qu'il aille en pro et qu'il ait du temps de jeu en Ligue des champions. Je n'étais pas d'accord avec l'argumentation du club. J'ai proposé à certains jeunes comme Adli ou Arthur Zagre de venir avec moi, ils étaient d'accord et, quand ils sont allés demander au club, on leur a dit non. Après, il ne s'agit pas de savoir si j'ai raison ou pas mais, quand tu appartiens à un groupe de vingt ou vingt et un joueurs, tu travailles tous les jours pour gagner ta place à l'entraînement. (...) On m'a menacé, si l'on peut dire, en me disant que si je ne faisais pas jouer certains joueurs on allait me remplacer et m'enlever l'équipe en Youth League la saison suivante. À partir de ce jour-là, j'ai coupé les ponts, juste "bonjour, au revoir". (...) Je ne pouvais pas rester au PSG sans avoir des responsabilités. (...) Il n'y a pas de déception ni de rancoeur. Rien de tout cela. Ce que l'on avait évoqué a un peu évolué mais je suis très content des sept ans et demi passés au club (le dernier comme entraîneur des moins de 19 ans)."

Antero Henrique :

"Je n'avais pas de relation régulière. Je l'ai vu deux fois. Une fois pour parler avec moi ; l'autre fois, c'est quand il a annoncé à la réserve qu'elle n'existerait plus la saison suivante, deux jours après que j'avais prévenu mes dirigeants que je ne souhaitais plus entraîner les moins de 19 ans la saison prochaine. J'ai été surpris de ce choix car, si tu élimines la réserve, automatiquement, tu donnes plus d'importance aux moins de19 ans... L'entretien avec Henrique ? J'avais prévenu le club de cette interview. J'assume toujours ce que je fais, mais il n'y avait rien négatif dans cet entretien (donnée à RMC) J'ai été surpris. Je l'ai pris comme il fallait le prendre. J'ai demandé à mon avocat si j'avais l'obligation d'y aller, il m'a dit non, donc, je n'y suis pas allé. On n'allait pas parler de football, de toute façon. Moi, pendant trois, quatre mois, j'avais envie de parler foot, de mon effectif, de la saison suivante mais on ne m'a jama répondu."

Thomas Tuchel :

"On n'a jamais parlé. Il est venu une fois au centre de formation à l'occasion d'un déjeuner avec l'ensemble des éducateurs en octobre, novembre je crois. Il pensait que le club allait organiser ce type d'échange informel et, voyant que ce n'était pas le cas, il avait décidé de le faire lui-même. C'était le premier et le dernier. Après, je sais qu'il s'est plaint de mon interview à la Gazzetta dello Sport. (...) Il n'a pas aimé que je puisse dire que j'aimerais entraîner un jour le club. Je l'ai su et j'ai trouvé cela un peu bizarre car, s'il voulait en parler, il savait où me trouver. (...) J'ai une ambition, je suis clair là-dessus et personne ne pourra me l'enlever. Certains n'ont pas besoin de cela pour avancer, moi ce type de pression me motive, me pousse. Et je n'ai pas dit cela contre lui, je l'aurais dit avec n'importe quel autre entraîneur. Dans mes propos, j'ai été respectueux et je lui ai témoigné mon soutien. Après, si ça lui pose un problème, ça le concerne. S'il avait voulu, il aurait trouvé mon téléphone et on aurait pu discuter."