Sakho : "Les murs, je les explose !"

Sakho : "Les murs, je les explose !"
Publié le : 22/05/2020 - 18:30 - Dernière modification : 22/05/2020 - 20:36

Apprécié pour son côté "guerrier" sur le terrain, l'ancien défenseur du PSG Mamadou Sakho est dans la vie comme sur le terrain. Rien ne l'arrête, rien ne lui fait peur. En se livrant comme jamais dans un live Instagram avec le supporter Sabri Parisien ou rien, il a fait passer quelques messages poignants expliquant la mentalité qui l'habite et sa ligne conductrice.

Capitaine à l'âge seulement de 17 ans, au moment où le navire tanguait et présent dans l'effectif du PSG avant l'ère QSI, Mamadou Sakho est dans le coeur des supporters Parisiens tout d'abord, car c'est un enfant du PSG qui a percé et également pour sa hargne sur le terrain. Mais pour des raisons autres que sportives, le défenseur central est poussé dehors par les dirigeants lors de l'été 2013 et prend subitement, en quelques jours, la décision de quitter Paris pour la direction de Liverpool. Un départ précipité contre un joli chèque de 23 M€. Une situation qu'il explique au grand jour : "Je sais qu'il y a plein de supporters qui ont été déçus. Je les comprends. Je ne parlerais pas, car je ne peux pas déballer les choses. J'ai juste à dire que par moment il faut prendre des décisions. Cela fait partie d'une carrière. À partir du moment où tu as les informations qui démontrent que ce n'est pas le terrain qui va parler et que ce n'est pas ça qui va faire en sorte que tu vas jouer, tu recules. Il y a d'autres choses qui rentrent en compte, c'était normal que les gens ne sachent pas, mais je pense que les supporters comprennent cela. Mon départ était un moment fort pour moi, pour eux, car personne ne s'y attendait. Pour dire, il s'est fait en cinq jours. Après une ou deux informations claires, nettes et précises, boom boom boom. J'ai eu des offres de plusieurs clubs, mais je n'ai pas refusé le Barça. J'ai tranché et j'ai choisi. J'avais envie de connaître le championnat anglais, c'est celui que je voulais découvrir alors Liverpool superbe club historique, j'ai dit Let's go."

Après cette première confidence, Mamadou évoque les moments forts récents de sa carrière. Son doublé en barrage retour de la Coupe du Monde face à l'Ukraine où il qualifie la France pour le Mondial du Brésil en 2014 et son histoire de dopage qui le prive de l'Euro 2016 en France...

"Je n'ai pas emmené la France en Coupe du Monde" précise-t-il. J'ai participé à cette page de l'histoire où j'ai eu la chance de faire partie de ce moment-là et ça, personne ne pourra rien n'y faire. Il y a des choses qui sont écrites, c'est pour toi et c'est comme ça. Ce soir-là, c'est Dieu qui a voulu que l'équipe fasse ce que l'on a fait. Mon doublé, c'est comme ça, je ne l'ai pas décidé, mais j'étais déterminé comme tout le reste de l'équipe. On voulait aller au Brésil et l'histoire s'est écrite comme ça. Après, il y a cette histoire de dopage, mais moi je suis quelqu'un qui veut toujours rester positif. Ce n'est pas fini et dans ma mentalité je prends tout dans le bon sens. C'est arrivé que voulais tu que je fasse ? Je m'assois et je pleure ou bien je me retrousse les manches et je dis 'c'est parti, c'est la guerre'. La vie m'a appris que ce n'est pas pour les faibles. Si tu baisses les bras, tu te dis quoi qu'il arrive tu vas aller dormir chez tes parents, tu sais qu'ils vont te donner à manger... Mais tu sais aussi qu'à partir du moment où tu vas baisser les bras tu es dans la merde et tu mets toute ta famille dans cette situation et ça tu ne peux pas te le permettre. La vie m'a appris à me battre.Il n'y a rien qui me fait peur. Dopage ou pas dopage ? J'ai été accusé, ben c'est parti c'est la guerre ! Il y a un truc qui se passe avec Liverpool ? Ce n'est pas grave, je vais à Crystal Palace. On est dernier de Premier League ? Oki, on joue 5-6 matchs on est 11e du championnat. C'est toujours un challenge et tu repars. Il n'y a pas d'Équipe de France pendant deux ans, on arrive, on a bossé pour être de nouveau sélectionné. Quand je n'aurais plus cette dalle, ces ambitions, j'arrêterais le football. On prend tout, on ne rechigne pas. Des obstacles dans la vie tu en auras toujours. Des murs face à toi, tu en auras encore et encore. Si tu contournes un mur, tu vas en avoir un autre derrière dans deux mois, voir six mois. Il faut apprendre à les défoncer, c'est ça ma mentalité. Les murs, je les explose et j'avance."

Après cette belle leçon de vie où beaucoup de personnes vont certainement s'y retrouver, Mamadou Sakho est revenu sur ce moment fort lors de son adieu au Parc des Princes où il a lâché les mots "l'histoire n'est pas finie".

"C'est une phrase que l'on me ressort tout le temps, mais je parle à l'instinct que cela plaise ou non. J'avais envie de dire cela à ce moment-là, c'est sorti comme ça et je le pensais vraiment très fort. On est presque 7 ans après, le PSG avance, Mamad avance. Je suis bien en Angleterre, je ne me plains pas, mais si tu coupes mes veines c'est du sang parisien. Personne ne pourra me le retirer. Paris, c'est la maison. Mais si demain j'étais amené à rentrer en France j'irais où on me voudra le plus, c'est important pour un joueur d'être désiré. Après rassurez-vous, je l'ai toujours dit en tant que 100% Parisiens, mais pas à moitié où certains on fait les deux clubs attention je ne juge pas, je ne pourrais jamais porter le maillot de l'OM c'est mon histoire qui veut ça. C'est mon éducation, ma fierté, c'est tout qui veut ça. Je respecte le club phocéen mais je ne pourrais jamais porter la tunique marseillaise. Je pense qu'ils se portent bien sans moi et je me porte bien sans eux. Après je ne dis pas non à un autre club français. On ne sait jamais ce que prédit l'avenir. " a-t-il conclu divinement.