PSG : Kylian Mbappé lâche ses vérités, l'entretien complet

PSG : Kylian Mbappé lâche ses vérités, l'entretien complet
Publié le : 05/12/2021 - 21:52 - Dernière modification : 05/12/2021 - 22:04

Cette semaine, Kylian Mbappé a rencontré Thierry Henry, l'ancien grand joueur d'Arsenal et l'Equipe de France, pour un entretien pleines de vérités. Tout y passe, le collectif, la MMN et son avenir. Un entretien donné à Prime Video que l'on vous invite à découvrir dans son intégralité.

Thierry Henry : Si je te dis le n°6 cela te faisait à quoi ?

Kylian Mbappé : "6... C'est le nombre de trophées de joueur du mois. Je suis fier de dépassé Zlatan Ibrahimovic car cela laisse une trace. Zlatan ce n'était pas n'importe qui ! On sait ce qu'il a fait dans le championnat et dans le club. Passer devant lui, c'est symbolique."

Je vois parfois des joueurs qui arrivent et il me disent qu'ils veulent gagner le Ballon d'Or avant de penser au trophée d'abord en équipe, qu'en penses-tu ?

"J'étais comme ça aussi, mais quand tu gagnes des trophées importants, collectivement, tu réalises que c'est eux (tes coéquipiers) qui te propulse et toutes les fois où j'ai pensé que je pouvais faire tout seul ben on n'a pas gagné."

Si je te dis 7+3 et 10-3, cela te dit quoi ?

"C'est le travail défensif que l'on nous reproche. Je prend l'exemple de Manchester City, ce n'est pas que l'on n'avait pas la volonté de ne pas se replacer mais on n'était dans une configuration où on était harcelé. On était dans notre camp et on a joué les coups à trois parce que l'on n'avait pas la maîtrise. On avait 70 mètres pour faire des contres-attaques il y a donc parfois des moments où nous ne sommes pas là en défense, mais on a conscience que l'on doit faire plus quand tu as trois joueurs de ce niveau-là. On ne peux pas se cacher et on assume cela. Il faut que l'on créer quelque chose mais que l'on ne soit pas décollé du collectif défensivement, mais aussi offensivement. Si Messi ou Neymar doit revenir dans les 60 mètres pour toucher des ballons c'est sûr que l'on va être décroché. Ceux sont des choses que l'on doit améliorer tous ensemble mais c'est sûr que l'on doit y mettre du nôtre."

Je vais parler de ton jeu, j'étais et je suis toujours fan, mais Mbappé à Monaco je vais tout casser direct jusqu'à la Coupe du Monde 2018 mais après j'ai été déçu pendant deux ans...

"J'ai appris un nouveau football. J'ai commencé dans un football de transition, dans une équipe où Monaco était aqua-boulevard. On jouait et tout le monde nous laissait limite marquer. A Paris, cela était fini, tous les week-ends, c'est des 5-3-2 personne ne vient nous chercher, tout le monde attend le bus et j'ai commencé sur l'aile droite, poste où je n'avais jamais joué. J'ai appris de nouvelles choses à Paris, un nouveau vestiaire où tu arrives dans un club avec des stars internationales, des joueurs qui sont patron de leur pays, et t'intégrer dans tout cela c'est compliqué. Il y aussi un prix ! On t'a acheté pour faire d'autres choses. Il fallait que je digère cela et je pense qu'aujourd'hui quand on voit des jeunes joueurs qui sont transférer et ils sont en difficulté car on te demande autre chose. On te demande de tout de suite d'être prêt, on ne t'a pas acheté pour te développer, on t'achète c'est pour avoir des résultats tout de suite."

Face au but, on t'a vu focalisé dessus mais on a aussi vu dernièrement que tu avais envie de rendre les autres meilleurs...

"Je me suis surtout dit que pour être un joueur spécial pourquoi choisir quand tu peux faire les deux. Je suis le meilleur passeur du championnat, cela fait trois-quatre ans que je suis le meilleur passeur en Ligue des Champions, donc cela prouve que je ne suis pas un égoïste qui pense qu'à marquer. Je peux encore le développer car cela ne me limite pas dans mon jeu."

Il y a un truc qui m'a frappé c'est ta réaction après le penalty raté à l'Euro, les sifflets des supporters suite à ta situation contractuelle, et m'a démontré une forme de grand joueur. Qui t'a aidé ?

"Quand tu prends un mur l'Euro cela en est un avec un penalty raté décisif en huitième de finale, tu te poses beaucoup de questions. J'ai beaucoup discuté avec ma mère et mon père, en sachant ce qui allait se passer et ils m'ont dit de repartir et de me reconcentrer sur le terrain c'est ce qui a fait ma force et que la meilleure réponse que je pouvais donner c'était sur le terrain. Les gens paient une place, ils s'en foutent de tes états d'âmes et ils s'en foutent que tu voulais partir et que tu as raté un penalty. Ils viennent, ils veulent voir jouer le n°7 du PSG et voir ce qu'il sait faire."

Qu'est-ce qui te fait peur ?

"Ne pas gagner. De décevoir car tu dois être exigeant avec toi-même. Les gens sont exigeants avec moi mais je le suis beaucoup plus. Tu as toujours une suréxigeance envers toi-même et tu sais que tu ne dois pas décevoir, mal jouer et c'est quelque chose qui m'anime tous les jours."

Je vais être clair avec toi et je te dis clairement le patron du PSG, c'est toi. Est-ce que tu penses que c'est la même vision pour tout le monde ?

"C'est difficile car lorsque tu joues dans une équipe avec Neymar et Messi t'auto programmer patron c'est osé. Maintenant, aujourd'hui je suis dans une grande période, l'équipe tourne bien, j'arrive à l'aider au maximum, dire qui est le patron on s'en fou un peu. Le but est de mettre les trois dans les meilleures conditions car nous sommes trois joueurs qui peuvent changer les matchs."

On dit que ton espagnol est très bon, tu me vois venir...

"Il est très bon car j'ai voulu être un très grand joueur de foot, un personnage public et de très important. Tu ne peux pas vouloir être une star internationale et parler seulement le français, cela n'a aucun sens et il faut savoir s'adapter. Bien sûr, si un jour tu voyages il faut savoir parler la langue mais ce n'est pas dans l'idée d'un transfert."

C'est vrai que tout le monde se pose la question de ton avenir...

"Un jour il y a ça, un jour il y a autre chose. Il se passe tellement de nouvelles choses que tu dois prendre le temps de réfléchir. C'est une décision qui n'est pas facile. Je sais que je jouerait quoiqu'il arrive dans un grand club. J'étais déçu au départ car je voulais partir mais je n'étais pas dans un club de Nationale, je suis dans un club qui veut gagner la Ligue des Champions. Je suis Parisien, je suis chez moi, je suis super bien mais je voulais - à ce moment-là - découvrir autre chose."