PSG : Galtier, un passionné avant tout

PSG : Galtier, un passionné avant tout
Publié le : 23/06/2022 - 20:07 - Dernière modification : 23/06/2022 - 22:34

Attendu de pied ferme, Christophe Galtier sait qu'il ne fait pas un métier facile mais cela reste "une drogue" pour lui. Avant de le voir s'asseoir sur le banc du PSG, dans les prochains jours, le technicien français fait quelques condidence sur son métier d'entraineur, sa vision de la défaite, et donne des indices sur sa gestion de groupe dans un podcast du quotidien L'Equipe.

Son métier d'entraineur...

"L'homme qui se trouve derrière l'entraîneur passe après tout. L'homme et sa vie d'homme. Le sacrifice, il est total. On s'en rend compte à fur à mesure que l'on avance dans le métier et que l'on avance dans l'âge. Il est absorbé par sa passion. On est intoxiqué, on est toxicomane du football, de la fonction de l'entraîneur. Une fois que l'on est là-dedans, on occulte quelques fois les priorités de la vie : les parents, la famille, les enfants, l'épouse. L'une des grandes qualités que doit avoir l'entraîneur, c'est la mobilité. Quand j'ai coupé avec Saint-Etienne, j'ai eu un manque rapidement. On n'a pas peur du vide mais on s'ennuie et on n'apprécie pas les plaisirs de la vie parce qu'on a qu'en tête le football, le jeu et la fonction. La gestion du groupe, la préparation des matchs, l'adrénaline du match sont présents, mais il y a qu'une obsession : c'est la gagne. On ne choisit pas un entraîneur pour entraîner, on choisi un entraîneur pour gagner. L'entraîneur n'a pas beaucoup de plaisir. Derrière une victoire, j'ai peut-être 30 minutes, voir une heure pour savourer que je partage avec mon staff, mes proches et puis derrière, on est replongé sur la problématique de la gestion du groupe, des entraînements, du match qui va arriver et des objectifs qui sont définis. Un entraîneur est seul, rapidement, j'ai découvert la solitude de l'entraîneur après les matchs et de la solitude dans une prise de décision. Les gens ne peuvent pas imaginer tout le questionnement autour d'une prise de décision forte." 

Sa vision de la défaite...

"Quand on est sur un match où les forces sont équilibrées et que ça ne passe pas, que l'on perd, c'est très douloureux pour moi. Cela me fait mal, mentalement, mais physiquement, car j'en prends une énorme part de responsabilité. Je ne revois pas le match de suite, je le revois seulement 24 h après, jamais dans la nuit, mais je réfléchis, je n'ai pas le sommeil, je prends des notes sur le plan de jeu et ce que l'on a travaillé dans la semaine. Je pense également aux choix que j'ai faits avant et pendant le match et je cherche ce qui n'a pas fonctionné. Cela fait mal au ventre, ça fait mal à la tête, mais je suis comme ça. La première remise en cause, elle est là. Il y a des images, on a beaucoup de données et après, je vais sur la contre-performance collective et individuelle. C'est trop facile de dire que le joueur n'a pas compris, qu'il n'est pas bon en ce moment, mais ton métier, c'est qu'il faut faire en sorte que ton joueur soit bon. Le joueur n'a pas compris Ok, mais c'est aussi parce que tu n'as pas pris le bon chemin pour lui faire comprendre les choses."

La pression et la préparation mentale...

"La pression, elle est autant présente dans la défaite que dans la performance. Plus tu es en haut, plus tu veux y rester, tu veux aller au bout, ça, c'est aussi un petit côté pervers. Quand tu es en bas, tu te bats, il te faut beaucoup d'énergie, tu dois être entraînant et tu dois emmener un groupe avec toi. Mais lorsque l'on est à la recherche de performance et de résultat pou aller en haut, on est sous pression. Il y a une grosse exposition médiatique et il faut avoir la capacité à lire, regarder, écouter, mais bien faire la part des choses sur les analyses des uns et des autres. Il ne faut pas se laisser polluer et cette exposition-là rajoute une pression. Je suis un des rares à parler de la préparation mentale où d'avoir quelqu'un sur qui je peux m'appuyer pour décharger beaucoup de choses et m'aider à évacuer la frustration de la colère. J'ai un préparateur mental, non pas pour me découvrir, mais pour avoir des techniques, certaines clés, car parfois peut-être dans l'humain, mais cela ne passe pas avec un joueur, tu n'arrives pas à aller chercher lui un déclic à rentrer dans sa tête et c'est ça qui t'aide. Je m'aide aussi cela pour évacuer la pression, le sac à dos lourd sur les épaules, car tu as des gens qui te critiquent, des soucis personnels, c'est alors une manière de s'alléger sur un plan mental, mais aussi certaines techniques pour libérer la parole."

La gestion du groupe...

"Je trouve que la parole, c'est quelque chose d'important en dehors des techniques, la première chose, c'est faire parler les gens. Quand tu fais cela, tu trouves 80 % des réponses à ton problème. Si tu ne les fais pas parler, un jour cela, explose. Il faut faire parler les joueurs pour régler rapidement les problèmes et Dieu sait qu'il y en a tous les jours. Il ne faut pas les empiler, les entasser et les mettre dans un sac sinon cela explose de partout. L'écoute, c'est aussi d'accepter de changer d'orientation quand ton vestiaire t'a parler. Ce n'est pas un signe de faiblesse, bien au contraire, c'est écouter le vestiaire. c'est important de le faire, il faut aussi écouter le staff technique, le staff médical et écouter les dirigeants et si à un certain moment il y a une personne qui te dit directement ou indirectement que cela ne peut pas marcher comme ça, c'est que là, tu es en train de te tromper."