Exclu - Algérino : "Je n'ai pas eu le départ que j'aurais souhaité"

Exclu - Algérino : "Je n'ai pas eu le départ que j'aurais souhaité"
Publié le : 16/05/2020 - 20:57

Entre 1996 et 2001, Jimmy Algerino a évolué au poste de latéral droit au PSG. En exclusivité pour Paris Team, le natif de Toulouse revient sur sa carrière dans la capitale et évoque l'actualité du club.

Paristeam.fr : que devenez-vous ?

Jimmy Algérino : Quelques années après l'arrêt de ma carrière, en 2005, j'ai passé mes diplômes d'entraîneur et j'ai aujourd'hui une société de conseil. Je collabore avec la PSG Academy, en développant la pratique du football au Liban et en Thaïlande. C'est le club qui m'a directement contacté, nous avons défini le projet, je ne suis pas salarié.

Vous avez signé au PSG en 1996. Il y a 24 ans, le PSG remportait la Coupe des Coupes. Comment aviez-vous vécu la finale ?

L'année précédente, je me trouvais au Parc des Princes pour la demi-finale aller de Ligue des champions face à l'AC Milan (défaite 1-0). En ce qui concerne la finale de la Coupe des Coupes face au Rapid de Vienne, j'ai moins de souvenirs. J'avais suivi le match à la télévision et je me rappelle évidemment du fameux coup-franc de Bruno N'Gotty.

Vous êtes resté 5 saisons au PSG. Quels sont vos plus beaux souvenirs ?

Il y en a plusieurs et les premiers qui me viennent en tête sont des défaites, comme la demi-finale aller de Coupe des Coupes perdue (2-0) à Liverpool, en 1997, puis la finale qui a suivi face au FC Barcelone. Lorsque je suis arrivée au PSG, je n'avais pas d'argent. J'arrivais de Châteauroux, j'ai reçu un super accueil, des joueurs comme Daniel Bravo ou José Cobos ont été exceptionnels avec moi. J'ai aussi la fierté d'avoir porté le brassard de capitaine à plusieurs reprises. Concernant mon plus mauvais souvenir, il s'agit de ma blessure en l'an 2000 (rupture du ligament externe du genou gauche), face à Marseille. L'année suivante, je quittais le club et je n'ai pas forcément eu le départ que j'aurais souhaité.

Si vous aviez une anecdote à ressortir de ces 5 saisons, laquelle serait-elle ?

Ce serait le repas au Père Claude (restaurant dans le 15e arrondissement de Paris) après notre doublé Coupe de la Ligue-Coupe de France en 1998. Tout était réuni : la joie, l'amitié, la peine de se séparer (ndlr : il s'agit de la dernière saison de Michel Denisot au poste de Président et plusieurs joueurs-cadre du club vont quitter Paris cette année là), ma famille était présente... Il y avait également des supporters, d'autres sportifs, des journalistes, c'était fabuleux !

"Leonardo ? Il a réussi à plutôt bien gérer l'affaire Neymar notamment. Avec lui, le PSG pourra franchir un nouveau cap"

Lors de votre première saison au PSG, vous avez côtoyé Leonardo. Que pensez-vous de son retour au poste de directeur sportif ?

Avec Leonardo, nous avons toujours gardé des contacts, sans que ce soit un ami intime. Je l'avais déjà retrouvé en Italie, puisque j'ai évolué comme lui en Serie A. Concernant son retour au poste de directeur sportif, c'est comme les retours de manière générale, on est toujours un peu sceptique lorsque ça s'est mal terminé la première fois. J'imaginais que ça allait être difficile pour lui. Mais finalement, on voit que ça avance. Il a réussi à plutôt bien gérer l'affaire Neymar notamment. Avec lui, le PSG pourra franchir un nouveau cap.

Quel regard portez-vous sur le titre de champion de France remporté cette saison dans un contexte plus que particulier ?

Personnellement, je n'ai pas eu la chance d'être champion de France avec le PSG, donc je ne banaliserai pas ce titre. Quand on veut atteindre les sommets, remporter le championnat demeure une nécessite. Il faudra pouvoir le fêter !

Quel est votre avis sur le trident Neymar-Icardi-Mbappé ?

Avoir ces trois joueurs là dans une même équipe, c'est le top ! Il va falloir pouvoir tous les conserver en vue de la saison prochaine. Sur le terrain, il convient de récupérer le ballon assez haut pour qu'ils puissent s'exprimer de la meilleure des façons.

Jusqu'à présent, qu'a-t-il manqué au PSG pour aller le plus loin possible en Ligue des champions ?

Pouvoir reproduire ce qu'ils ont fait contre Dortmund au match retour, au niveau de l'intensité et de la concentration. Il faut que tous les joueurs soient impliqués collectivement et réduire les possibilités qu'un joueur « disparaisse », ne serait-ce que le temps d'une mi-temps. Jusqu'à présent, il manquait une véritable osmose dans l'équipe.

Que pensez-vous du coach Thomas Tuchel ?

C'est quelqu'un qui est à l'image de ses équipes : compétent, rigoureux et professionnel. Mais il a encore besoin d'accentuer son statut, pour devenir l'égal de Jürgen Klopp. C'est dommage que le virus l'ait un peu coupé dans son élan, car il avait enfin permis à l'équipe de retrouver les quarts de finale de la C1. Généralement, un bon coach, c'est celui qui ne fait pas régresser son équipe et permet aux joueurs de donner le meilleur d'eux-mêmes. Je trouve que Tuchel s'en sort très bien quand il est décrié.

"Tuchel ? C'est quelqu'un qui est à l'image de ses équipes : compétent, rigoureux et professionnel. Mais il a encore besoin d'accentuer son statut, pour devenir l'égal de Jürgen Klopp"

Le PSG version QSI est bien différent de celui que vous avez connu à l'époque...

Aujourd'hui, c'est un PSG avant tout international, alors qu'avant c'était « français ». Cela s'explique notamment par le développement de l'image des clubs à l'étranger, ça ne me pose pas de problème. Il faut pouvoir se battre à armes égales avec les grosses cylindrées, même si c'est parfois fait un peu de façon maladroite. Quoi qu'il en soit, grâce à ce projet, le PSG peut rayonner dans le monde en entier.

Comment jugez-vous les performances de Thomas Meunier, qui occupe le poste que vous occupiez ?

C'est un joueur de talent, demi-finaliste de la Coupe du monde avec la Belgique. Je pense qu'il possède encore une marge de progression. Il adore monter, même s'il se retrouve parfois en difficulté face à des joueurs qui possèdent de la vitesse et de la percussion. Son style de jeu est plus efficace quand tu as la possession. A l'époque, quand je jouais avec un joueur comme Alain Roche, je disposais d'une certaine sécurité dans mon couloir droit. Cela manque parfois à Meunier avec les défenseurs centraux actuels.

Propos recueillis par Arnaud Lapointe