F: Le PSG a touché le fond… et maintenant ?

Les joueuses de Paulo César ont conclu leur saison sur une défaite logique 3-0 face à l’OL, malgré une prestation solide et sérieuse, surtout en première mi-temps où elles ont su se procurer des occasions et mettre en danger leur adversaire. Les Parisiennes ont affiché une belle attitude, un état d’esprit de guerrières, de l’envie, et surtout le plaisir de jouer. On a retrouvé, sur ces matchs de play-offs, un vrai collectif, ce qui avait cruellement manqué toute la saison.

Il n’y a donc pas de regret à avoir sur ce résultat. Bien sûr, on aurait aimé voir les Parisiennes réaliser l’exploit, car le talent dans ce groupe est réel. Mais il ne fallait pas s’attendre à un miracle, malgré le travail remarquable de Paulo César en seulement 15 jours. Ce qu’il a réussi à instaurer en si peu de temps force le respect. Il a probablement relancé la réflexion sur la possibilité de le maintenir à ce poste à l’avenir. Sur le match, il a manqué d’efficacité et du tranchant dans la zone de vérité pour espérer faire basculer la rencontre.

Une saison gâchée… de bout en bout

La puissance offensive du PSG a rarement été convaincante cette saison. La faute à un effectif mal construit, avec des lacunes importantes, et à un coach totalement inadapté au niveau d’exigence du PSG. Pourtant, l’été dernier avait laissé espérer une belle saison avec les arrivées de Mary Earps, Griedge Mbock, Joe Echegini ou encore Romée Leuchter. Autant de noms prometteurs pour construire un effectif ambitieux. Mais la direction a confié cette équipe à Fabrice Abriel, un choix incompréhensible.

Résultat : des tensions internes, une équipe sans fond de jeu, une élimination rapide en Europe, et une perte totale d’identité. Ce PSG-là ne faisait peur à personne ! La direction sportive porte une immense responsabilité dans ce fiasco : Jocelyn Prêcheur avait bâti, Fabrice Abriel a tout détruit. Les joueuses aussi ont semblé perdues, affectées, loin de leur niveau habituel. Le club a traversé une saison cauchemardesque.

Un avenir à reconstruire… intégralement

Le PSG arrive donc à un tournant décisif. Il faut poser les bonnes questions et faire des choix structurants : Quel est le projet ? Quelle ambition ? Quels moyens ? Tout doit être reconstruit sur des bases solides, avec une direction sportive plus compétente. Le prochain coach devra incarner cette nouvelle ère. Et surtout, il faudra constituer un effectif cohérent et compétitif, capable de rivaliser avec les meilleures équipes européennes. Ce groupe a besoin de stabilité, d’un style clair, et de joueuses qui veulent vraiment faire progresser ce club. À l’image de Sakina Karchaoui qui croit toujours au projet parisien et qui est persuadée que le PSG “peut faire de grandes choses”.

Un au revoir amer pour Marie-Antoinette Katoto

Cette fin de saison marque aussi la fin de l’aventure de Marie-Antoinette Katoto au PSG. Après 11 années passées au club, elle s’apprête à tourner la page. Une page immense de l’histoire du Paris Saint-Germain. Katoto, c’est le talent pur. L’attaquante la plus prolifique de l’histoire du club, formée à la maison, devenue une icône. Elle a porté les couleurs parisiennes avec fierté, détermination et une fidélité rare dans le football moderne. Mais quel au revoir amer… Finir cette aventure sur une saison aussi chaotique, sans titre, avec des tensions internes, c’est cruel. Cruel pour une joueuse qui aura tant donné, tant représenté, et tant inspiré. Elle méritait certainement mieux qu’un départ dans l’ombre.

Préparer la suite avec ambition

Il est maintenant temps de tourner la page. Mais cette fois, il faudra que cela se fasse avec méthode et exigence. Aujourd’hui, une question simple mais fondamentale se pose : est-ce que le PSG veut vraiment devenir un club d’excellence dans le football féminin ? S’imposer comme une référence mondiale ? Parce que si c’est le cas, alors il est urgent d’en finir avec le bricolage, les décisions incohérentes et les projets bancals. On ne peut pas viser les sommets en empilant les erreurs structurelles saison après saison. Ce club a besoin de cohérence, de vision et de courage dans ses choix. L’excellence ne s’improvise pas. Elle se construit.

Naomie pour Paristeam