Riolo : "L’incarnation du problème, c’est bien sûr Neymar"

Riolo : "L’incarnation du problème, c’est bien sûr Neymar"
Publié le : 05/05/2021 - 10:45 - Dernière modification : 05/05/2021 - 18:32

Sur RMCSport.com, Daniel Riolo a analysé l'élimination du PSG en demi-finale de Ligue des Champions face à Manchester City. Extraits.

"Le PSG a tellement buté sur les huitièmes de finale, quatre ans de suite, qui plus est en étant souvent grotesque, qu’on ne peut que commencer par souligner la progression des deux dernières années. A l’heure du bilan qu’il convient de dresser à chaque fin d’aventure européenne, il est juste que derrière la déception, voire la colère, provoquées par l’élimination, apparaissent la constance à figurer deux années de suite dans le dernier carré.

(...)
L’incarnation du problème, c’est bien sûr Neymar. Premier chantier de Leonardo. Le faire changer? Je n’y crois plus. Il va signer un nouveau contrat qui sera comme un piège pour Paris. A tous les niveaux, son apport est loin d’être satisfaisant. Incapable de se fondre dans un collectif, il oblige l’équipe à une tactique s’articulant autour de lui. Aucune grande équipe ne fait ça. Ça n’existe pas. Le joueur libre, c’est un mythe. Un fantasme des années 80.

Neymar c’est le souci "politique" dont parlait Tuchel récemment à Chelsea. Le casse-tête de l’entraîneur. Des coéquipiers aussi qui ne savent pas quoi faire avec et pour lui. Leonardo ne lui a pas fait entendre raison et il ne le fera jamais. Personne ne le fera. C’est trop tard. Et à chaque fois que Neymar fera un beau geste, marquera un beau but, livrera un grand match, il reprendra une dose d’immunité. Le problème c’est qu’il y a beaucoup plus de matches anecdotiques que de matches importants dans le foot. Et face à Manchester City, Neymar a très largement failli.

Autour de la star, Leonardo va devoir régler le problème avec l’autre star : Mbappé. Le PSG continue de tourner autour de lui. La drague est insistante et sent de plus en plus le râteau. Cette façon de faire est exaspérante. Proposition, deadline, réponse sinon ciao, voilà ce qu’il fallait faire.

On l’a vu contre le Bayern, contre City, à beaucoup de postes, le PSG est dépassé. Oui j’insiste, le PSG a éliminé le Bayern tout en étant bien inférieur. On peut gagner en étant moins fort en foot. Ce n’est pas la découverte du siècle. A part Bernat, le PSG n’a pas de latéraux. C’est pourtant un poste clef dans le foot contemporain. Au milieu, la zone est pauvre. Il n’y a pas de relayeur. Si Pochettino poursuit avec l’idée d’un 4-2-3-1, il ne compte pas sur Verratti dans les "2". Il ne le fait jamais jouer à ce poste. Si ça bouge en 433, l’idole des jeunes supporters parisiens ne sait plus où se placer à cause de Neymar. Et autre souci, la ligne de 3 de devant devient flou. Qui joue 9 ? Paris doit recruter deux milieux de haut niveau. Des joueurs techniques et capable d’être "intenses" 90 minutes. Verratti deviendra alors un joueur de la rotation en L1.

Enfin devant, Di Maria pose question. Très souvent excellent, surtout dans les gros matches, il vieillit et doit être mis en concurrence. Pour l’instant, l’apport tactique de Pochettino n’est pas visible. Il semble se heurter aux mêmes soucis qu’Emery ou Tuchel avant lui."