Kvaratskhelia-Doué : les deux facteurs "X" du PSG

Il y a des soirs où l’évidence saute aux yeux, même dans un Parc des Princes habitué aux fulgurances. Mercredi soir, face à Aston Villa (3-1), ce sont deux noms qui ont électrisé les travées : Khvitcha Kvaratskhelia et Désiré Doué. Le premier, déjà star à Naples, confirme match après match qu’il est bien plus qu’un simple feu follet géorgien. Le second, gamin prodige à peine majeur, semble brûler les étapes avec un culot et une aisance désarmantes. À eux deux, ils ont incarné le nouveau visage d’un PSG conquérant, intense, imprévisible — et surtout terriblement excitant.
Doué, le talent brut qui prend feu
Le Parc s’est levé comme un seul homme quand, à la 39e minute, Désiré Doué a déclenché une frappe enroulée aussi téléguidée que somptueuse, en déséquilibre, après avoir effacé Rogers. Un geste de grand, sans trembler, avec ce mélange d’instinct et d’autorité qui définit les cracks. Cinq minutes plus tôt, déjà, il avait allumé un premier pétard vicieux côté droit, que Martinez n’avait repoussé qu’avec l’aide de son poteau. Et juste après son but, il avait frôlé le doublé (43e), avant de se permettre une roulette zidanesque et une frappe contrée dans la foulée (45e +1). Toute une séquence où il a dansé sur la défense anglaise comme un soliste en transe. Mais au-delà de la virtuosité offensive, c’est aussi sa générosité défensive qui impressionne. Son retour sur Rashford (56e) a fait chavirer le Parc, tout autant que ses transitions éclairs et son pressing de tous les instants. À seulement 19 ans, le garçon, déjà buteur lors de ses quatre derniers matches avec Paris, s'impose comme une pièce maîtresse. Doué ne se contente pas de briller : il embarque tout le collectif dans son sillage.
Kvaratskhelia, l’élégance et la rage
Si Doué est le feu follet insolent, Kvaratskhelia est l’artiste méthodique au style suranné, presque rétro. Mais ne vous fiez pas aux chaussettes basses ni aux dribbles chaloupés : le Géorgien, arrivé cet hiver de Naples, est un monstre de travail. Contre Aston Villa, il a offert un véritable récital. Dès la 49e minute, il mystifie Disasi d’un dribble court et frappe du gauche : poteau rentrant, Martinez impuissant, 2-1. Et cette action résume parfaitement "Kvara" : explosif, imprévisible, décisif. Loin d’être un simple esthète, l’ancien Napolitain a aussi été le premier à défendre, multipliant les courses, les replis, les fixations intelligentes. Sa copie est tout simplement parfaite : 5 tirs, 11 ballons touchés dans la surface adverse, 1 but, des kilomètres avalés et une implication permanente. À 24 ans, il semble avoir déjà digéré l’exigence parisienne. En 17 matches avec le PSG, il est impliqué sur 8 buts (4 buts, 4 passes), aussi bien qu’à Naples cette saison. Ce n’est pas un simple bon recrutement : c’est un changement de dimension.
Une attaque en feu, et Dembélé dans l’ombre ?
Dans un PSG qui a enchaîné une septième victoire consécutive toutes compétitions confondues, difficile de ne pas évoquer les autres prétendants à l’animation offensive. Ousmane Dembélé, longtemps considéré comme le facteur "X" de l’équipe, regarde désormais émerger une concurrence aussi jeune qu’irrévérencieuse. Il y a quelques mois, l’ancien Barcelonais semblait intouchable, capable de déséquilibrer n’importe quelle défense. Mais avec le duo Doué-Kvara en feu et un Barcola toujours fringant, le champion du monde 2018 va devoir redoubler d’influence pour garder son statut. Et c’est peut-être là la plus grande force de ce PSG version Luis Enrique : sa richesse. Si Dembélé retrouve sa meilleure forme, si Barcola continue de grandir, si Gonçalo Ramos confirme sa montée en puissance, alors l’équipe pourra attaquer l’Europe avec une armada offensive capable de tout renverser.
Une dynamique collective portée par deux joyaux
Dans cette dynamique irrésistible, où chaque ligne progresse, des Pacho solides derrière aux Neves infatigables au milieu, ce sont bien Doué et Kvaratskhelia qui incarnent l’étincelle. L’un sort tout juste de l’adolescence, l’autre porte la maturité d’un joueur qui a déjà fait vibrer Naples. Ensemble, ils donnent au PSG un double visage : fougueux et technique, instinctif et discipliné. Avec ses trois solistes du milieu, soldats au talent à la mesure des trois (ou quatre) de devant, Paris semble prêt à regarder n'importe quelle équipe droit dans les yeux.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, mais c’est le ressenti qui marque les esprits. Cette impression que tout est possible quand Doué touche le ballon. Ce frisson quand Kvaratskhelia accélère. Ce PSG-là n’est pas seulement solide : il est inspiré, habité, parfois irrésistible. Et s’il y a une justice footballistique, alors oui, on devra peut-être retenir ce quart de finale contre Aston Villa comme le moment où Paris a trouvé ses deux nouveaux facteurs "X". Ceux capables de faire basculer un match, une saison, un destin européen. Prochain rendez-vous pour les Parisiens : Birmingham, pour conclure le travail.
Kamel Arab pour Paris team.
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