"Ils courent ensemble, travaillent ensemble" : Benatia bluffé par le PSG

Les éloges ne viennent pas toujours d’où on les attend. Et dans le cas du PSG, elles viennent cette fois… de Marseille. Au micro de BeIN Sports, Mehdi Benatia, conseiller sportif de l’Olympique de Marseille, n’a pas tari d’éloges envers le club parisien. Une prise de parole rare, sincère, qui témoigne aussi — peut-être malgré lui — du changement de statut du PSG.

"Le PSG s’apprête à jouer une finale de Coupe d’Europe. Ce PSG que j’ai vu sur les cinq derniers mois, c’est peut-être — non, c’est même sûr — le meilleur PSG que j’ai vu depuis le début de l’ère QSI. On voit qu’ils courent ensemble, qu’ils travaillent ensemble, qu’ils ont compris que pour gagner de grands titres, il faut être une vraie équipe. Avant, il y avait plutôt une équipe de stars. Aujourd’hui, c’est une équipe tout court."

Des propos d’autant plus marquants qu’ils viennent d’un dirigeant de l’ennemi historique, le club rival. Si la rivalité PSG-OM a souvent été alimentée par des piques, des tensions, ou des silences méprisants, la reconnaissance publique est beaucoup plus rare. D’autant plus quand elle touche un point aussi central : le collectif. Là où tant de critiques ont ciblé le PSG version Galactiques pour son manque d’unité et de cohérence, Benatia vient acter le changement profond incarné par Luis Enrique.

"Ils sont en avance sur nous, c’est clair"

Évidemment, l’ancien international marocain n’a pas livré un discours d’admiration béate. En tant que dirigeant marseillais, il a rappelé les ambitions de son club et la nécessité de construire un projet solide, sans se focaliser sur Paris : « Est-ce qu’on doit se comparer au PSG ? Moi je dis que quand tu es à l’OM, tu dois jouer le podium, viser la Ligue des Champions, et surtout te dire que si un truc est à aller chercher là-haut, tu dois être prêt. Lille l’a fait, d’autres clubs l’ont fait. (…) On a démarré quelque chose, ils sont en avance sur nous, c’est clair, et ils ont une puissance financière qu’on ne peut pas se permettre. » Un aveu lucide, qui ne masque pas la réalité sportive actuelle : le PSG a plusieurs longueurs d’avance sur son plus grand rival. Alors que Paris s’apprête à disputer une finale européenne historique, Marseille peine à retrouver de la stabilité, de l’identité, et à poser les bases d’un projet crédible.

Un respect qui en dit long

Même s’il précise qu’il préfère "s’inspirer du Bayern ou de la Juventus", Mehdi Benatia termine par une reconnaissance nette : "Je reconnais que Paris a enfin créé une vraie équipe. Et quand tu regardes leurs matchs européens, que ce soit contre Aston Villa ou Arsenal, ils ont mérité leur qualification. Bravo à eux." Dans un contexte aussi clivant que celui du Classique, ces mots pèsent lourd. Ils sont à la fois la preuve du travail accompli au PSG ces derniers mois et la preuve de la domination actuelle des Parisiens sur la scène nationale — et bientôt, peut-être, continentale. Car au fond, quand même l’adversaire éternel vous applaudit… c’est que vous avez vraiment changé de dimension.