"Le PSG n’avancera qu’en sortant du déni"

"Le PSG n’avancera qu’en sortant du déni"
Publié le : 11/03/2019 - 09:14

Daniel Riolo, célèbre journaliste pour le groupe RMC, n'a pas sa langue dans sa poche, et il l'a encore prouvé sur RMCSport.com en répondant à Presnel Kimpembe, le défenseur du PSG et auteur d'une vidéo où il parle de "suffisance" pour expliquer l'élimination face à Manchester.

"Désolé, je ne crois pas à cette explication simpliste. Je crois, au contraire, que les joueurs avaient justement compris que c’était important, très important. Je crois qu’ils étaient face à une montagne. Mais pas une montagne sportive. Manchester Utd était nul ! Cette montagne n’a rien eu à voir avec le sport, j’entends par là, le jeu. La difficulté insurmontable pour l’équipe et par extension pour le club, elle est dans la gestion de l’émotion liée à cette compétition (...) La gestion de l’émotion, ça entre dans le cadre de la préparation mentale. Et ça n’a rien à voir non plus avec l’expérience. L’idée selon laquelle vous tombez 10 fois et à force de vous relever, vous franchissez enfin la difficulté, est un leurre. Buffon est bourré d’expérience, mais à un instant précis, mercredi, il s’est déchiré. Pas seulement sur le tir quasi anodin qu’il relâche. Revoyez les images du couloir, celles où l’on voit Thiago Silva parler. La tête de Buffon, ce visage-là, je ne l’avais jamais vu (...) Depuis le match perdu à Manchester contre City en 2016, l’obsession des dirigeants est d’améliorer le mental. En foot on préfère dire "grinta", ça fait plus "burnes"… Paris a pris Emery pour ça. Le 4-0 face au Barça a laissé penser que ça marcherait. La débâcle trois semaines plus tard a coulé Emery et l’équipe. Pensez donc, sortir le Barça oui, mais en ayant fait un match énorme et qui va marquer les esprits. Derrière, le PSG serait devenu favori. Par anticipation, tout cela fut trop dur à supporter. Avant même de jouer ce match, le doute, la peur, s’étaient immiscés. Cette peur est là. Elle n’a jamais disparu (...) Le PSG est malade. Malade du contexte dans lequel il évolue, de cette pression qu’il ne gère pas autour d’une compétition dans laquelle il veut absolument briller (...) On l’a souvent dit, le PSG veut tout trop vite. Les fondations sont solides en oseille, mais fragiles en histoire et gestion de contexte, d’émotions (...) Le club est malade de tout ce qui l’entoure. Il faut du bruit, des stars, des paillettes, mais encore faut-il savoir gérer tout ça ! Doit-on parler de Neymar, du récit de ses blessures, des passes droits, du sketch permanent ? Parce que ce barnum, ça colle une pression énorme à un groupe de joueurs. Aujourd’hui, aucun club en Europe ne se met une telle chape de plomb sur la tronche ! Je suis convaincu qu’avec ces joueurs et ce coach, le PSG pouvait faire très mal cette année. Mais la valeur "intrinsèque", on le sait, ça ne veut rien dire. Un joueur peut être excellent dans un club et mauvais ailleurs. Encore une fois, le contexte, l’environnement (...) La suffisance, cher Presnel, ça n’a rien à voir avec la honte de mercredi. Heureusement, sinon ça voudrait dire que vous êtes tous bêtes à manger du foin. Le problème et la solution sont ailleurs. Le PSG n’avancera qu’en sortant du déni…"

Une analyse partagée par Paulo César, ancien du PSG, dans Le Parisien du jour. Le problème, c'est le mental : "Il faut des joueurs d’expérience, de caractère et costauds dans la tête. Voilà ce qui manque encore à Paris (...) Il y a Marquinhos ou encore Verratti qui ont aussi cette mentalité, qui cherchent à tout donner sur le terrain. Cavani a également cette grinta. Mais il a à peine joué. Les autres en revanche… Qui je cible ? Je parle du collectif. Je ne veux parler d’aucun joueur en particulier. Mais sur ce match par exemple, la plupart ont joué trop facile."