Javier Pastore, El flaco devenu géant

Publié le : 27/03/2015 - 13:58

Javier Pastore, 25 ans. Lucas, 22 ans. Marco Verratti, 22 ans. Marcos Aoás Corrêa, dit Marquinhos, 20 ans. L'avenir du PSG ce sont eux. Ces quatre-là sont amenés à devenir les leaders du club parisien à court terme. Tous recrutés par Leonardo dans l'optique de réunir à Paris les futurs meilleurs joueurs du monde, ils ont chacun été achetés une petite fortune par Paris.

42 millions pour Pastore en 2011 lorsqu'il avait 22 ans. De la folie pour un joueur quasi inconnu de Palerme, mais le premier gros coup du PSG version QSI. Lucas arraché au nez et à la barbe de Manchester en août 2012 pour 40 millions! Marquinhos pour 31,4 millions rejoints Paris en juillet 2013, alors que le Barca lui faisait les yeux doux depuis son arrivée en Europe à l'AS Rome en 2012.

Et enfin, Marco Verratti, acheté 15 millions a l’été 2013. Beaucoup moins que les autres évidemment, mais à l'époque où Leonardo va le chercher il jouait encore en Série B. Rarement dans l'histoire du PSG avons-nous connu une concentration aussi importante de jeunes joueurs si talentueux. Si Pastore ne peut plus être considéré comme "jeune et plein de promesses", c'est parce qu’il est appelé à être le leader de cette génération.

Javier, le pasteur

Pastore est génial. Pastore est nonchalant. Pastore est le plus beau à voir jouer. Pastore ne défend pas. Pastore est un esthète. Pastore est inefficace. Depuis son arrivée au Paris St Germain il y a bientôt 3 ans et demi, Javier Pastore divise. Magnifique et déroutant pour ses adversaires pendant ses premiers mois, il finit la saison en roue libre et sifflé par une partie du Parc, public exigeant. Élu meilleur joueur de Ligue 1 en aout 2011 dès son arrivée, auteur de nombreuses passes décisives et buts (on se souvient de son doublé face à Montpellier en septembre, victoire 0-3), Pastore se blesse en janvier.

Lors de son retour à la compétition, il semble porter sur ses épaules le poids de son transfert. Lui, le ‘flaco’, peut-il mener son équipe vers un sacre en Ligue 1, qui lui échappe depuis 18 ans ? Javier enchaîne les mauvaises performances et sa nonchalance sur le terrain agace une grande partie du public. Malgré tout, sa saison se finit avec un total de 13 buts et 5 passes décisives en 33 matchs, et tout le monde s’accorde sur le fait qu’après une année de transition au final très correcte, Pastore a le talent pour marcher sur la Ligue 1.

La suite ? Une saison 2012/2013 où il joue autant, mais moins souvent titulaire, et surtout beaucoup moins décisif : seulement 4 buts, contre 13 l’année précédente. Mais Javier découvre surtout cette année-là la Champions League. Et c’est à ce moment-là que l’on comprend. El flaco est un artiste, un de ces génies seulement transporté par la grandeur de l’évènement. Javier est tellement beau en Europe qu’on finit par tout lui pardonner. Javier c’est le smoking qu’on ne met que pour les grandes soirées. Magnifique sous les projecteurs, fade à la lumière du jour. Sa partition 2012/2013 comprend trois mouvements : une scène d’exposition tonitruante, et une victoire 4-1 face au Dynamo Kiev.

Premier match en C1, premier but en C1, et son meilleur match sous les couleurs parisiennes a l’époque. Ensuite, une prestation qui tient le spectateur en haleine face au FC Valence en huitième de finale. Un aller-retour qui montre que le flaco se réveille avec la musique de la Ligue des Champions : une passe décisive à l’aller, un but pour la qualification au retour. Javier nous mène doucement au paroxysme de sa saison. Un but plein de combativité au Camp Nou qui va faire rêver les supporteurs parisiens pendant 30 minutes. Oublié sa nonchalance et son incapacité à défendre, Javier on l’aimait à nouveau ce soir-là.

La saison 2013/2014 qui suit ? Rien. Qui veut encore de Pastore ? Que fait-il sur la feuille de match ? Bon sang, pourquoi on s’obstine ? Parce que Javier c’est le joueur frisson, c’est le génie qui sort de sa lampe. Pour le faire sortir ? Faites retentir la musique de la Ligue des Champions au Parc et profitez du spectacle… 92e minute. Le PSG mène 2-1 face a Chelsea en quart de final aller, mais avec cette impression qu’ils méritaient mieux… Surgi du poteau de corner, le paria argentin. Ciao Willian, à terre Azpilicueta, olé Cahill, Terry n’essaye même pas. Petit filet. Un délire, un instant de folie où Pastore complètement possédé met le feu au Parc. Thiago Silva met K.O Mayweather au milieu de terrain, Verratti monte à dos de Makélé, Blanc fait tomber sa touillette, et Mourinho rentre au vestiaire. On a tous voulu acheter un maillot de Pastore ce jour-là. On a tous coché ‘Javier’ comme futur prénom. On a tous rêvé d’être un Argentin aux cheveux longs le dimanche qui suivait pour le foot entre potes. Après c’est le retour sur terre. C’est le retour du Pastore Ligue 1. Mais c’est pas grave on lui en veut plus.

Il rate l’avion de la coupe du monde au Brésil, et même si c’était prévisible, ça l’a peut-être fait cogiter de voir ses compatriotes finir sur la 2e marche du podium. Après une préparation convaincante, on s’est dit que c’était reparti pour une saison en dents de scie. Profitant des diverses blessures de l’effectif, Javier joue beaucoup en Automne. Et bien, très bien même. Pastore serait-il enfin devenu constant ? ‘Mais non c’est impossible’ se dit-on.

5 mois plus tard, force est de constater que Javier est bel et bien constamment génial. L’équipe ne peut plus s’en passer. Ses petits ponts régalent, mais ses extérieurs offrant de la verticalité au jeu parisien n’ont pas de prix. Pastore défend même aujourd’hui. El Flaco a grandi, s’est épaissi. Il ne lâche plus son ballon bêtement. Javier, c’est la lumière. C’est lui qui est amené à guider les plus jeunes vers les sommets du football européen. C’est dans son sillage que Lucas, Verratti et Marquinhos vont grandir et nourrir les espoirs de conquête européenne de Paris.

Matteo M