Exclu – Rabésandratana : "J’adore Cavani"

Publié le : 03/05/2016 - 12:29 - Dernière modification : 03/05/2016 - 16:51

Joueur du PSG entre 1997 et 2001, Eric Rabésandratana garde un œil attentif sur l’actualité du football, en particulier sur les matches du club de la capitale. ParisTeam.fr est parti à la rencontre de l’ancien défenseur central. Entretien.

ParisTeam.fr - Après la victoire en Coupe de la Ligue, Nasser Al-Khelaïfi a annoncé que le PSG allait continuer avec Laurent Blanc. Peut-il s’agir d’un coup de bluff de la part du président parisien ?

Eric Rabésandratana - Peut-être. Lorsqu’on entend un président tenir de tels propos au sujet de son coach, c’est souvent le contraire qui finit par arriver. Personnellement, je serai favorable à un changement d’entraîneur dans la mesure où on arrive peut-être à la fin d'un cycle. Blanc possède une part de responsabilité dans l’élimination en Ligue des champions. Notamment en raison du schéma tactique utilisé au match retour face à Manchester City. Après, les joueurs demeurent les premiers responsables de cette élimination.

Une fois de plus, le PSG n’a pas atteint le dernier carré de la Ligue des champions. Cette saison est-elle pour autant synonyme d’échec ? 

Oui, car le PSG est devenu un club très exigeant. Même s’il gagne à nouveau les 4 titres nationaux, la continuité et la progression passent par une demi-finale de Ligue des champions. Surtout cette année, où on pouvait largement passer l’obstacle de Manchester City. Nous avions les joueurs pour. Certes, nous n’avons pas été épargnés par les blessures. Mais il y a eu un véritable problème d’engagement sur les 2 matches. Après cette élimination, j’étais tellement blasé que je n’ai même pas regardé la finale de la Coupe de la Ligue face à Lille. 

Faites-vous partie des nombreux observateurs à avoir été déçus par Zlatan Ibrahimovic ?

Contrairement aux autres années, le Suédois a marqué cette fois en quart de finale de Ligue des champions (au match aller face à Manchester City, Ndlr). Il faut donc relativiser un peu ses prestations face aux Anglais. On sait très bien que Zlatan n’est pas Cristiano Ronaldo : il n’arrive pas à faire la différence dans les grands matches…

L’affaire Aurier a-t-elle été le tournant de la saison ?

Le comportement d’Aurier a foutu le bordel. C’est de la bêtise ! Cela a été très médiatisé et a ajouté une pression supplémentaire, dont le club n’avait pas besoin. Personnellement, j’aimais bien ce joueur avant son dérapage. Il faisait le job. Ensuite, ma perception a changé. Il a entaché l’image du PSG. J’estime que Blanc n’aurait pas dû le faire jouer en Ligue des champions. Surtout qu’il n’était plus aussi frais qu’avant sa mise à l’écart. 

Dans quel secteur de jeu doit prioritairement se renforcer le club cet été ?

Au milieu de terrain ! Quand Verratti est absent, tu ressens toute la difficulté de Thiago Motta, qui devient alors l’ombre de lui-même. Quant à Matuidi, il a accusé le coup après tous les efforts qu’il a fait. Rabiot tient la route. Enfin, Stambouli peut aider pour le championnat de France, mais bon… Il faudrait peut-être faire passer David Luiz dans l’entrejeu. Et pourquoi ne pas aller chercher quelqu’un comme Lassana Diarra ? C’est un joueur extra et libre. Je suis fan de lui !

« Je suis parti du PSG à cause de Luis Fernandez »

Dans le secteur offensif, ça risque de bouger…

J’adore Cavani, même s’il ne rivalise pas avec Zlatan dans la finition. Il a mangé son pain noir pendant 3 ans. Pour moi, c’est le meilleur attaquant évoluant en Ligue 1 au niveau des appels. Il n’est pas assez souvent bien servi et perd trop d’énergie dans le travail défensif. Je serais très déçu qu’il parte. Il faudrait pouvoir le mettre dans les meilleures dispositions en le faisant évoluer dans l’axe. Si Zlatan reste, ce sera un nouveau frein pour lui. Quoi qu’il en soit, « El Matador » devrait faire des séances spécifiques devant le but à l’entraînement. 

Vous avez passé 4 saisons sous les couleurs du PSG. Quels sont vos meilleurs et moins bons souvenirs ?

La ligue des champions, notamment les matches contre le Bayern Munich au Parc des Princes. Et évidemment, notre doublé Coupe de la Ligue – Coupe de France en 1998. Concernant les moins bons, c’est avec Luis Fernandez. C’est à cause de lui que je suis parti. Il m’a mis remplaçant du jour au lendemain, en étant incapable de me donner une raison. Il ne voulait même plus que je me change dans le vestiaire des professionnels à l'intersaison.

Avec quels joueurs du PSG de cette époque êtes-vous encore en contact ?

Laurent Fournier et Laurent Leroy. Généralement par téléphone, même si je vais les voir bientôt. 

Vous avez arrêté votre carrière en 2007. Que faites-vos depuis ?

Je suis parti un peu dans le Sud, à Bordeaux. J’y ai entraîné quelques gamins. Puis je suis remonté à Nancy, où j’ai travaillé à la radio, pour France Bleu Sud Lorraine. J’ai également fait de la pige sur RFI. J’ai aussi participé au développement de l’US Champions Soccer Academy, un centre de formation à Miami pour les jeunes Floridiens rêvant de devenir des joueurs professionnels.

Votre nom reste associé à la simulation de Ravanelli. Vous parle-t-on encore aujourd’hui beaucoup de cet épisode ? 

Tous les ans, on m’appelle pour savoir si j’ai fait faute… A l’époque, alors qu’il commentait le match à la télé, Charles Biétry avait demandé un nombre incalculables de ralentis  pour vérifier… Mais bon, ça fait presque 20 ans, je suis passé à autre chose. 

Propos recueillis par Arnaud Lapointe