Arrêtez de dénigrer Cavani !

Publié le : 24/08/2016 - 20:55

Dimanche soir, en match de clôture de la deuxième journée de Ligue 1, Edinson Cavani a probablement rendu la moins bonne copie parisienne. Face au FC Metz, malgré un nombre conséquent d'occasions, l'attaquant uruguayen n'est pas parvenu à trouver le chemin des filets. Une partie du Parc des Princes l'a même pris en grippe, après une énième maladresse, en le sifflant. En le laissant sur la pelouse jusqu'à la fin de la rencontre, Unai Emery lui a peut-être évité de sortir sous une bronca. « J'ai eu beaucoup d'occasions mais l'important est que le PSG gagne, a réagi Cavani en zone mixte. C'est le premier match après ma blessure. J'espère m'améliorer. » 

Dans les heures qui ont suivi la victoire (3-0) du PSG face au club lorrain, « El Matador » a subi un déferlement de critiques. Les Jeux Olympiques 2016 venant de se terminer, nombreuses sont les émissions consacrées au football à avoir fait leur rentrée. Et la maladresse de Cavani face au but adverse a immédiatement été pointée du doigt par bon nombre de consultants. « C'est le début de la saison, je vais jeter un voile pudique sur la prestation de Cavani, d'une maladresse crasse », a par exemple écrit le journaliste Pierre Ménès sur son blog. 

Certains supporters et consultants ont pourtant la mémoire courte. Depuis son arrivée au PSG à l'été 2013, le natif de Salto a inscrit 81 buts en 149 matches, toutes compétitions, confondues. Auparavant, sous les couleurs de Naples, il avait trouvé le chemin des filets à 104 reprises en 138 rencontres. En Ligue des champions, le numéro 9 parisien n'a pas non plus à rougir de ses statistiques. Auteur de 17 réalisations en 36 matches, il présente un meilleur ratio que Zlatan Ibrahimovic dans cette compétition (43 en 123 rencontres). Unai Emery ne semble guère inquiet au sujet du joueur de 29 ans. « Il est très exigeant avec lui-même, il a du caractère, rappelle le technicien espagnol. Si on se procure autant d'occasions à l'avenir, je ne suis pas inquiet sur le fait qu'il marque. »

Le vrai baromètre : la Ligue des champions

Durant trois saisons, Edinson Cavani a dû jouer sur un côté, dans l'ombre de Zlatan Ibrahimovic. Pour la première fois depuis son arrivée dans la capitale de la France, l'Uruguayen va avoir l'opportunité d'évoluer à son poste de prédilection. Contrairement à Laurent Blanc, qui prônait un jeu de possession, le nouveau coach met l'accent sur la profondeur. Dans ce registre, celui qui a commencé sa carrière au Danubio Fútbol Club devrait être beaucoup plus à l'aise. « Défensivement et offensivement, il fait son travail, souligne Thiago Motta. S’il continue comme ça, il va y arriver. Pour un attaquant, c’est normal que la critique arrive s’il ne marque pas. Je suis certain qu’il marquera. »

Si la maladresse de Cavani saute autant aux yeux, c'est aussi parce qu'il fait partie des attaquants se procurant le plus grand nombre d'occasions. Malheureusement, et contrairement à son compatriote Luis Suarez, il n'est pas aussi efficace en matière de finition. Il faut se faire une raison : même s'il peut encore progresser dans ce dernier domaine, l'ancien joueur de Palerme ne gommera jamais totalement sa maladresse dans le dernier geste. Quoi qu'il en soit, cela ne l'empêchera probablement pas de marquer entre 25 et 30 buts cette saison en Ligue 1. 

En réalité, à l'instar d'Unai Emery, sa saison sera jugée au regard de ses performances dans les matches à enjeu en Ligue des champions. Par le passé, il a déjà prouvé qu'il pouvait trouver le chemin des filets une fois son club sorti des phases de poule. Mais comme son ex-coéquipier Zlatan Ibrahimovic, il n'est jamais parvenu à se montrer à son avantage à partir du stade des quarts de finale de cette compétition. Pour savoir s'il en est enfin capable, il faudra attendre près de six mois. D'ici là, il sera encore probablement souvent dénigré... A tort !