Daniel Bravo : "Je suis très fier d'avoir su m'accrocher et d'avoir retourner le Parc"

Daniel Bravo : "Je suis très fier d'avoir su m'accrocher et d'avoir retourner le Parc"
Publié le : 07/02/2023 - 23:22

Sur le point de commenter son premier "Classique" OM-PSG, ce mercredi soir (21h05) à l'occasion des 8es de finale de la Coupe de France, pour BeIN Sport, Daniel Bravo "le petit Prince du Parc" est revenu avec émotion au micro de France Bleu Paris sur des passages marquants de sa carrière à Paris comme les sifflets du Parc des Princes à son égard et également sur les deux faits marquants de sa carrière à Paris : l'arrivée de Luis Fernandez et Canal+.

"Je reste marqué (par mon arrivée à Paris) et le début de mon aventure est une incompréhension. J'arrivais de Nice où j'avais flambé et marqué 15 buts dans la saison dans un rôle offensif. J'arrive à Paris avec Ivic (Tomislav) l'entraîneur mais cela ne se passe pas bien, j'ai été blessé donc c'est tout un enchaînement de choses qui ont fait qu'une incompréhension est née. Une prise en grippe (par les supporters) a lieu et elle était difficile à vivre, assez injuste, car les supporters se sont rendu compte que je ne méritais pas cela, car j'étais un bon joueur, mais la vie d'un joueur de foot. Il faut savoir accepter ça. Je suis très fier d'avoir su m'accrocher et prouver à tout le monde dans un rôle différent, un peu plus combattant, que j'avais ma place dans l'équipe et puis les gens ont changer leur regard envers moi ils m'ont ensuite montrer beaucoup d'avoir et cela est une grande fierté de finir à Paris et quitter ce club par la grande porte. Cela reste à la fois un souvenir douloureux mais aussi merveilleux, car tout a changé et être devenu important dans un club à un moment donné où tout le monde aurait été content de me voir partir ça m'a vraiment fait chaud au coeur. Je le ressentais comme une vraie injustice, car je n'avais rien fait de particulier pour mériter ça. Je me souviens aussi que Michel Denisot avait dit 'il faut que Daniel Bravo laisse sa place pour prendre Laurent Blanc' au moment où je ne jouais pas bien et je traversais une période difficile pour les supporters, c'était facile de dire 'casse toi et libère la place'. Derrière, il ne faut pas oublier qu'il y a un humain, un joueur malgré tout assez jeune, dans le foot, on est jeune à 30 ans, et parfois, on est traité très durement et ça il faut l'encaisser. Moi, je l'ai fait, j'avais les reins assez solide pour pouvoir réagir à cette situation. J'ai ensuite retourné le Parc, car j'étais bon sur le terrain, cela n'a rien à voir avec ma personnalité. J'ai toujours intègre, je me suis toujours bien entraîner, je n'ai pas eu de casseroles, j'ai toujours été moi-même, je le reste et je ne me prend pas pour quelqu'un d'autre. Souvent, quand on m'interpelle, on me dit 'tu es simple pour avoir ce que tu as été au PSG', je leur réponds, je n'ai pas sauvé des vies, j'étais juste un joueur du football et basta" a-t-il commencé avant d'évoquer le tournant de sa carrière à Paris avec l'arrivée d'un nouvel entraineur...

"Quand Luis (Fernandez) est arrivé, il a eu une idée géniale pour moi, où il s'est aperçu de mes doutes et le fait que je sois sifflé, en m'appelant dans son bureau et en me disant 'écoute Daniel, Paul Le Guen me ralentit le jeu au milieu, cela ne me plaît pas trop, est-ce que tu voudrais essayer de jouer là et si tu es bon tu ne sors plus de l'équipe (milieu offensif en reculant d'un cran). C'était dur pour moi devant, j'étais en concurrence avec Valdo et des joueurs offensifs qui était des monstres, j'ai alors vu l'opportunité de jouer plus souvent et Luis là où il était malin, il a vu que mes qualités à l'entraînement avaient évolué et par rapport à mon manque de confiance, j'étais moins dribbleur et moins instinctif mais plus combattif, plus rugueux aussi peut-être et il a été un précurseur de ce rôle défensif plus tactique. Au début, je me souviens que les supporters n'ont pas compris ce choix, mais cela à marcher et très vite derrière sur un match de Ligue des Champions contre le Bayern Munich, je marque le deuxième but, avec une reprise de volée, ça a été un moment important dans ma carrière, car j'assoie ma position et j'ai montré que j'étais important dans ce rôle-là, ce match a complètement changé la vision de supporters à mon égard. Ils ont commencé alors à être derrière moi et je dirais même que cela a été décisif pour la suite de mon aventure à Paris" a-t-il expliqué et on a envie de dire "Merci Luis".

Si les grands souvenirs de Daniel Bravo à Paris sont nombreux comme sa passe à Ginola lors d'un fameux PSG-Real 93, son premier titre de Champion de France en 1994 ou encore le fait de soulever le seul trophée européen du PSG avec la Coupe des Coupes 96, il tient surtout à retenir l'arrivée de Canal+ en 1991 et le changement que cela a provoquer au club...

"Je me souviens du président Borelli qui était top avec les joueurs. On avait une équipe à l'époque correcte avec un Safet Susic qui était un monument, mais je m'attendais à autre chose, car au niveau des installations, c'était catastrophique. Je me rappelle on s'entraînait dépareillé, chacun amenait ses affaires, on avait des affaires pleines de boue que l'on ramenait à nos femmes alors qu'à Nice on avait déjà un magasinier qui nous donnait les affaires, on s'entraînait tous pareils, de la même couleur alors qu'à Paris ce n'était pas le cas. J'ai halluciné quand j'ai vu ça parce que le PSG de Luis Fernandez, Champion en 1986, enfin, il y avait une histoire très belle et j'étais donc étonné qu'il n'y ait pas les fondations d'un grand club. Après sous Borelli, cela restait un club qui avait une vraie histoire avec une vraie âme, je tiens à le souligner, mais cela manquait de structures. Canal+ est alors arriver à la tête du PSG et cela a changé surtout au niveau des qualités des entraînements, les travaux au Camp des Loges et la qualité au niveau des terrains. On a eu aussi l'arrivée de joueurs importants comme Ricardo, Valdo, George Weah, David Ginola etc... Il y a donc eu une transformation à la fois des structures et de l'équipe qui ont fait que l'on a changé de dimension. Cela, on le doit à Canal+".