"Le Monde se marre, le Qatar enrage"

Publié le : 09/03/2017 - 15:39 - Dernière modification : 09/03/2017 - 15:40

Pascal Praud, journaliste bien connu, a livré son analyse du match entre Barcelone et le PSG sur son blog Yahoo.

"Et dire que je commençais à être convaincu ! Je rendais les armes ! Je m’étais trompé. Ce n’était pas la première fois. Les professeurs Tournesol du football avaient raison. Les fidèles du gourou espagnol jubilaient. Ils envoyaient des sms à leurs amis. Ils plastronnaient sur les plateaux de télévision. Unaï Emery était un grand. Un grand parmi les grands. Un inspirateur, un créateur. Nous n’avions rien compris. Nous étions des franchouillards, des copains de Laurent Blanc, des anti-Bielsa hier comme des anti-Emery aujourd’hui. La victoire contre Barcelone (4-0) et le succès à Marseille (1-5) avait levé les derniers doutes. Emery avait réussi son coup. Il fallait juste lui laisser un peu de temps. J’avais parlé trop vite. Patatras ! Paris est éliminé. Ce n’est pas une élimination, c’est une humiliation. Non pas une humiliation, un désastre. Un désastre ? Un tremblement de terre ! Le Big One. Celui qui précipite Paris au fond de l’océan, qui emporte tout, balaie tout, change tout. Rien ne résistera : Trapp, Emery, Kluivert, Nasser. Attentons-nous au grand nettoyage de printemps. A jamais les premiers ! Aucune équipe n’avait pris la porte de sortie après avoir gagné 4-0 le match aller. Paris a réussi cet exploit. A jamais les premiers, vous dis-je ! La France se gondole, le Monde se marre , le Qatar enrage. Et quand je dis le Qatar, je devrais dire l’émir. L’émir et son carnet de chèques. L’émir et son meilleur ami Nasser qu’il va peut-être rappeler dare-dare à Doha. L’émir qui a investi au PSG pour que l’étoile de son petit pays brille dans l’univers et qui ce matin est la risée de toute la galaxie : Paris mangé, dévoré, broyé, anéanti. Paris détruit, consumé, brulé, calciné. Paris est mort. Vive Paris ! (...) A l’issue de la rencontre, l’Espagnol a demandé à la sécurité du Camp Nou qu’on lui ouvre la porte d’une pièce vide et inoccupée. Seul, Il est resté vingt minutes à l’intérieur. Vingt minutes pour l’éternité. Personne ne revient de l’enfer. Sa carte de visite est marquée au fer rouge. Pour la première fois depuis 2012, le PSG ne jouera pas un quart de finale de Ligue des champions. Emery a fait moins bien que Laurent Blanc. Et dire que je commençais à être convaincu !"