Ménès : "Des zones d'ombre au PSG"

Publié le : 09/02/2018 - 10:16 - Dernière modification : 09/02/2018 - 11:50

Dans sa chronique hebdomadaire pour Cnewsmatin.fr, Pierre Ménès est revenu sur le prochain match du PSG en Ligue des Champions, en huitième de finale de Ligue des Champions. Extraits.

"Sans réclamer une presse aussi sectaire ou cocardière qu'en Espagne, il y a de quoi être stupéfait du traitement médiatique du PSG en France. Evidemment, ça tourne beaucoup (trop) autour de Neymar. Neymar s’embrouille avec Edinson Cavani pour un penalty, Neymar ne laisse pas le penalty du record à Cavani, Neymar provoque et chambre, Neymar et son anniversaire. Bref, il a remplacé Martine dans les médias avides de buzz et de polémiques à deux balles tout en occultant le fait que le Brésilien n’a marqué qu’un but de moins que l’Uruguayen depuis le début de la saison en disputant six matchs de moins. Mais bon la presse est comme ça en France. Zéro soutien pour le seul et dernier représentant français en Ligue des champions. Mais bon, c’est un club d’Etat, d’odieux riches, en plus c’est Paris. Tous les défauts…

Maintenant il convient de regarder les forces en présence. Pour schématiser, on peut facilement dire que le PSG, qui doit se déplacer ce samedi à Toulouse en championnat, va mieux que le Real dans les compétitions domestiques, étant évidemment entendu que le niveau en France est inférieur à l’Espagne. Mais n’empêche, la formation espagnole n’est que quatrième de la Liga, tellement loin derrière le Barça et surtout en affichant un niveau de jeu indigne des Merengue.

Pour résumer la situation, le Real connaît de gros problèmes en défense avec un Raphaël Varane très loin de son meilleur niveau et des latéraux particulièrement défaillants. Et puis en attaque, Cristiano Ronaldo et encore plus Karim Benzema sont en panne d’efficacité. Alors, beaucoup sortent la thèse qu’il ne faut pas enterrer le Real, que les grands joueurs, CR7 en tête, se réveillent quand retentit la musique de la Ligue des champions. On peut raisonnablement croire en cette thèse, mais on a tout de même rarement vu une équipe autant en difficulté se réveiller uniquement pour un changement de compétition, aussi prestigieuse soit elle.

Et si on a des doutes sur le niveau du Real, on peut en dire autant du PSG, qui n’offre pas vraiment de garanties à l’extérieur. Personne n’a oublié le désastre de Barcelone la saison dernière, ni le faux match à Munich en décembre. Dans les deux cas, les Parisiens ont montré de vraies failles sur le plan défensif et surtout au niveau de l’engagement. On peut craindre le même phénomène à Santiago Bernabeu. D’autant que pas mal zones d’ombre planent sur l’équipe d’Unai Emery. Au poste de gardien, il a tranché en faveur d’Alphonse Areola contre Kevin Trapp et on n’est pas obligé d’être d’accord avec lui.

Il y a aussi débat sur les latéraux, surtout sur le plan défensif, où Dani Alves et Layvin Kurzawa, supposés titulaires, sont défaillants. On peut penser que l’orgueil du Brésilien face à Ronaldo lui permettra d’être plus concentré qu’en Ligue 1. A gauche, certains pensent que Yuri Berchiche mérite de jouer. Pourquoi pas.

Emery hésite encore pour le poste de sentinelle. Thiago Motta vient de reprendre et offre peu de garanties sur le plan physique. Mais son expérience pourrait être bien utile. Lassana Diarra, après une année quasi blanche, sera-t-il lancé dans un tel match après quelques bouts de matchs ? C’est un choix difficile.

Reste encore une hésitation entre Angel Di Maria et Kylian Mbappe. L’Argentin pète le feu et les statistiques depuis le début de l’année 2018, alors que le jeune prodige français semble avoir un peu de mal à se remettre du choc face à Anthony Lopes à Lyon. On peut tout de même penser que Mbappe sera aligné à Madrid, surtout vu sa pointe de vitesse à l’extérieur. En tous cas, j’ai hâte d’être à la semaine prochaine pour revenir sur ce choc."