Que faire de Cavani ?

Publié le : 01/05/2015 - 17:24 - Dernière modification : 01/05/2015 - 17:29

La situation de Cavani au Paris St Germain est source de nombre d’articles depuis son arrivée dans la capitale il y a bientôt deux saisons. Comme Zlatan Ibrahimovic, discuté ici, son cas va diviser et poser problème tout au long de l’été. Faut-il le garder, faut-il le vendre ? Les supporteurs parisiens ne savent que faire du cas de l’Uruguayen. Tout au long de cet article, éléments de réponse et de discussions.

Cavani, ça suffit ?

Cette saison, plus que la dernière, Edinson Cavani a brillé durant les matchs par sa maladresse. Pas chaque semaine, bien évidemment. Mais combien de fois l’Uruguayen a-t-il raté un contrôle devant le but, ou s’est retrouvé en touche après un énième crochet ? En tant que numéro 9 du Paris St Germain, il faut avoir les épaules solides. Et quand le 9 du PSG se met à rater des gestes techniques, il devient vite une « chèvre ». Oui, Cavani est souvent très maladroit avec son ballon. Capable de gestes techniques parfaitement exécutés (sa merveille de lob face à Lille), on se demande comment il parvient à rater certains de ses contrôles. Ce qu’on lui reproche c’est de ne pas être assez tueur, de ne pas être assez « Matador » au final.  Matador signifie littéralement « Tueur » en espagnol. Mais en espagnol seulement, diront certains…

Plusieurs périodes de –grosses- disettes ont marqué les deux ans de Cavani au PSG. Ce dernier répète à qui veut l’entendre qu’en tant qu’ailier, il n’a pas la responsabilité de marquer à chaque match. Le problème, c’est qu’il a rarement convaincu lorsque l’absence d’Ibrahimovic lui laissait son axe chéri. Ses 3 bons derniers matchs ne doivent pas faire oublier ce problème récurrent… Oui, un attaquant sur l’aile marque moins, et dispose de moins d’occasions que le 9 dans la boite. Mais quand on a martyrisé les défenses de Serie A -pas les plus mauvaises- pendant plus de 3 saisons, qu’on a couté 64 millions parce qu’on fait partie du gratin mondial, et qu’un certain Javier Pastore nous sert caviars sur caviars, on se doit de se montrer plus incisif devant les filets… Un grand attaquant se doit de marquer sur la plupart de ses grosses occasions. Au très haut niveau, le cas échéant ca se paye très, très cher. Souvenirs souvenirs Stamford Bridge 2014…

Paris a besoin de son 9

Cavani n’est pas une chèvre. Ce n’est pas non plus un attaquant de seconde zone. Son niveau atteint au Napoli et qu’il laisse entrevoir par période au PSG n’est pas le fruit du hasard. Oui, Cavani est un grand attaquant. Leonardo a beaucoup de défauts, mais payer 64 millions d’euros pour un mauvais joueur ce n’est pas son genre. L’Uruguayen est un joueur de classe mondiale. Alors quel est le problème ? Pourquoi tant de maladresse et d’irrégularité dans les performances ? Seul lui le sait. Son psy aussi peut-être. Preuve de sa capacité à planter malgré tout, Cavani a de meilleures stats que Pauleta. : 49 buts en 91 matchs contre 93 pour le portugais. On lui souhaite de continuer sur cette voie.

Ces derniers temps son entente avec Pastore a énormément évolué. Alors qu’il gâchait beaucoup d’offrandes de l’Argentin, il les met aujourd’hui plus régulièrement au fond. Les jolies stats de Pastore ces dernières semaines ne sont pas étrangères à cette amélioration.

Si on ne garde pas Cavani, il faut le vendre. D’accord. Mais combien vaut-il aujourd’hui ? Ce serait étonnant de recevoir plus de 40/50 millions pour El Matador. Surtout que ses principaux points de chute (Atletico et Juventus) sont loin d’être des clubs prêts à faire des folies financières. S’il part, il faudra le remplacer. Mais par qui ? Entre les inatteignables (Lewandowski, Aguero, Costa), ceux qui n’ont plus le niveau (Falcao), ou ceux qui rentrent à la maison (Tevez), dur de trouver un remplaçant à Cavani pour le même prix. Pour le même prix, mais le même niveau surtout…

Si le PSG vend Cavani en plus de Lavezzi –départ fort probable de l’Argentin-, il devra recruter trois joueurs. Pour remplacer les partants, et doubler certains postes. À cause du Fair Play Financier, Paris n’a pas les moyens. Et les noms qui reviennent avec insistance Porte d’Auteuil sont des ailiers (Di Maria, Reus, De Bruyne) ou des joueurs bien trop jeunes pour prendre la place de Cavani dans le XI dès aout (Depay et Dybala).

Qui seront les joueurs présents l’année prochaine ? Un 9 (ou va-t-il changer de positions sur le terrain?) : Ibrahimovic, un ailier : Lucas, un joueur qui n’a pas le niveau : Bahebeck. C’est très, très peu. Encore une fois Paris n’a pas les moyens de se renforcer suffisamment devant en un seul été. Ibra étant vieillissant, on peut s’attendre à bien plus de rotations l’année prochaine. Quand rotation il y aura, Cavani se montrera-t-il plus efficace ? Il y a matière à espérer en cas d’arrivée d’un nouvel ailier qui offrirait caviars sur caviars : imaginez Pastore et De Bruyne -voire Di Maria- servir les appels incessants de Cavani.

Edinson Cavani est un pur attaquant. Alors oui, l’attaquant est le premier défenseur, surtout dans ce jeu « à la barcelonaise » prôné par Laurent Blanc, mais Cavani se doit de revenir peut-être un peu moins souvent pour conserver sa lucidité, essentielle devant. Les retours en position de dernier défenseur pour stopper le contre adverse, c’est sublime de volonté et d’acharnement, mais au final il vaut mieux la mettre au fond. Et on en aura besoin, car difficile d’imaginer Nasser lâcher Cavani cet été. Financièrement et dans le jeu, Paris en est contraint. Cela sera-t-il une bonne chose ? L’avenir nous le dira.

Matteo Majnoni