Pastore, le facteur X ?

Javier Pastore a été élu homme du match samedi lors de la finale de coupe de la Ligue face à Lille et cela est mérité. Véritable visionnaire au milieu de terrain, l'argentin est très apprécié en Italie où son passage a été remarqué du côté de Palerme. D'ailleurs, son nom est associé à un intérêt de la Juventus de Turin, dont le président Marotta a bien conscience de la valeur du joueur :

"Il y a toujours des grands noms qui sont envoyés à la Juventus et dans les grandes équipes. Cependant, le joueur appartient au PSG et je ne sais pas s'ils veulent s'en séparer. Sa valeur est toujours aussi indiscutable, comme celle de Cavani."

Malheureusement, cette année n'a pas été fameuse pour El Flaco à cause de blessures à répétition. Mais cela ne l'a pas empêché de briller à chacune de ses apparitions, même lorsqu'il n'est pas au top de sa forme. De plus, c'est un joueur qui répond toujours présent lors des grands matchs. Les souvenirs sont multiples, on peut citer le match retour face au FC Barcelone en 2013 où son but permet presque aux parisiens de battre l'ogre catalan, ou encore le PSG-Chelsea au Parc en 2014 pendant lequel il se balade dans la défense des Blues et permet à son équipe de marquer un but important.

Cependant, il semble que Laurent Blanc, lorsqu'il dispose de tout son effectif, ne lui trouve pas de place sur le terrain. Tout d'abord, le trident titulaire Matuidi-Motta-Verratti, qui tourne à plein régime quand il est aligné, a toujours donné satisfaction. Et en attaque, avec l'indéboulonnable Ibrahimovic dans l'axe, l'utilisation de Pastore sur un côté n'est pas privilégié par le coach parisien qui semble lui préférer un poste axial dans lequel ses qualités sont plus mises en valeur. D'ailleurs, lors des gros matchs, Blanc a souvent préféré installer Cavani sur un côté plutôt que de le titulariser, lui qui est capable de faire des différences. Mais l'argentin peut-il ne jouer que dans l'axe et être cantonné à un poste?

Si on se souvient de l'ère Ancelotti, il est arrivé à de nombreuses reprises au numéro 27 parisien de jouer sur le côté gauche où il y a excellé avec un volume de jeu lui permettant de multiplier les courses et aidant même ses coéquipiers dans le repli défensif, ce qui ne bridait pas son jeu. Un joueur aussi talentueux mérite aussi, à priori, d'une liberté d'expression totale à l'instar d'un Ronaldinho à son époque qui n'avait pas de véritable poste mais qui permettait par ses déplacements et sa technique de faire jouer son équipe comme peu d'autres. Au PSG, hormis Verratti ou Di Maria par moment, personne n'est capable d'apporter autant de verticalité au jeu et de clairvoyance.

En cette fin de saison, nombreux sont ceux qui se posent la question de savoir quels sont les joueurs qui permettront au PSG de passer un cap et on a pu entendre ici et là les noms de Reus, par exemple, Ben Arfa, ou bien d'autres encore... Et si ce joueur n'était pas tout simplement Javier Pastore? Est-ce que Laurent Blanc n'aurait pas intérêt à l'installer comme un élément incontournable du onze parisien tout comme le sont aujourd'hui Ibrahimovic, Thiago Silva, ou Thiago Motta? Sous réserve bien sûr qu'il ne soit pas gêné par des pépins physiques et à une heure qui peut être celle du rafraichissement d'un effectif qui pourrait avoir atteint ses limites, la saison prochaine pourrait être celle d'El Flaco, et c'est tout ce qu'on lui souhaite. En attendant, on espère continuer à le voir briller sur les derniers matchs et particulièrement pour la dernière échéance importante de la saison, à savoir la finale de coupe de France face à l'OM.

Nabil (@Nabil_paristeam)