Neymar, Aulas en rajoute une couche

Publié le : 08/08/2017 - 02:32

Dans les colonnes de France Football, le président de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas a encore pointé du doigt le transfert de Neymar à Paris pour 222 M€. Mais malgré ses coups de gueule sur cette opération, il ne souhaite pas qu'on lui colle une étiquette....

"Le transfert de Neymar est fantastique. Le tout est de savoir à quel prix ? On est là dans un dangereux système de dérégulation économique. Personne d'autre que le Qatar, à la limite les Émirats unis, ne peut suivre. On rentre dans un système comparable à la guerre que se livre Canal+, une société structurellement équilibrée, BeIN, un opérateur financé par le Qatar et SFR, une société endettée à hauteur de milliards d'euros. Les dérégulations peuvent être immenses et difficiles à maîtriser. On n'est pas à armes égales. Heureusement, à Lyon, notre modèle s'inscrit dans une spirale vertueuse. (...) Un tel transfert est-il compatible avec une vie de société et une économie équilibrées ? On parle de la nécessité pour l'État de se désendetter, on a entamé des négociations pour faire évoluer le droit du travail. En tant que citoyen, je m'interroge sur la porte et la signification de sommes aussi considérables pour un transfert" a commencé le patron de l'OL.

"Je ne suis pas jaloux. J'applaudis à deux mains si Nasser (Al-Khelaïfi) a les moyens et la possibilité de réaliser un tel transfert. Il aurait tort de se gêner. Tous les clubs vont en bénéficier indirectement. Notre stade sera plein pour la venue du PSG. (...) Je ne suis pas un anti-PSG et j'apprécie Nasser qui dispose de moyens colossaux. J'essaye juste de me projeter un peu plus loin. À court terme, l'arrivée de Neymar ne peut-être qu'une bonne chose pour tout le monde. À moyen terme, je m'interroge sur les mécanismes de dérégulation de l'économie générale et de celle du football en particulier. Cela fait plus de trente ans que je dirige l'OL. Quand je suis arrivé (en deuxième division), on avait un budget de l'ordre de 2 M€. Aujourd'hui, il fait 250 M€. Si, dans le même temps, certains sont capables d'avoir trois fois plus que nous, je me dis qu'il y a là une forme de bulle pouvant à tout moment exploser. Cette bulle ne peut pas durer. Quant au fair-play financier, depuis que Michel Platini est parti, on a perdu l'un de ses plus grands défenseurs... (...) Si le fair-play financier ne joue plus son rôle sur le plan européen de manière préventive, il faut que l'état prenne le relais" a-t-il ajouté.