Ménès : "Ibra mérite autre chose..."

Publié le : 09/10/2015 - 11:51

Pierre Ménès est agacé par les critiques qui entourent depuis des semaines Zlatan Ibrahimovic. Le consultant de Canal+ a ainsi lâché un gros coup de gueule dans les colonnes du Direct Matin pour prendre la défense du suédois...

"En inscrivant un second penalty contre Marseille, dimanche dernier, Zlatan Ibrahimovic est devenu le meilleur buteur de l’histoire du PSG en trois saisons. Certains esprits critiques, il y en a tellement mais on va y revenir, ont affirmé qu’il était dommage de rentrer dans l’histoire sur un tir au but, preuve d’une inculture footballistique crasse. Pelé a marqué le millième but de sa carrière sur penalty. Le millième but de l’histoire de la Coupe du monde l’a également été (le Néerlandais Robert Rensenbrink contre l’Iran, placer ça dans un quiz de foot ça fait classe).

Evidemment, le record d’Ibrahimovic est bien loin d’un tel retentissement, mais il n’empêche que son cas a toujours fait débat. Aujourd’hui, pour beaucoup, «Ibra» dérange, ralentit le jeu du PSG, inhibe ses coéquipiers – Cavani en priorité –, et serait carrément devenu un boulet. Quel manque de respect pour un joueur considéré par toute la planète comme une immense star. Ce qui est d’ailleurs indirectement admis par les médias français, qui nous font bouffer du Zlatan pour un oui ou pour un non, et parfois pour rien.

On en oublie l’essentiel : c’est l’arrivée de Zlatan Ibrahimovic qui a donné une autre dimension au projet qatari du PSG. Par ses buts, ses sorties médiatiques impayables (je suis désolé, il me fait rire), mais aussi par son influence sur le terrain. Parce qu’Ibra est ce qu’on appelle «plus qu’un joueur». Ceux qui ont vu les joueurs du PSG dans le couloir de la Beaujoire, il y a quelques jours, ont pu comprendre cela. Après une première période épouvantable, Paris était logiquement mené par Nantes (1-0). Derrière la porte vitrée, on a clairement vu un seul joueur remonter son équipe : Zlatan. Trois minutes après la reprise, il égalisait, coupant définitivement les ailes aux Canaris. Un but tout pourri. Mais un but qui compte, qui fait mal à l’adversaire.

Autrement dit, quel entraîneur assis sur le banc du PSG se priverait d’Ibra ? Ou inversement, si vous étiez l’entraîneur de l’adversaire des Parisiens, seriez-vous soulagé de voir Ibra absent ou pas ? Les gens objectifs ont la réponse.

Côté statistiques, et c’est ce que l’on demande à un attaquant, Ibra, qui est pourtant loin de sa meilleure forme physique sans qu’on sache s’il la retrouvera un jour, a déjà inscrit quatre buts pour deux passes décisives, ce qui reste pas mal pour un supposé boulet. A 34 ans, Ibra n’est plus tout à fait Ibra (à part Roger Federer, quel sportif peut-il se vanter d’être au plus haut niveau à un âge si avancé ?). Mais il mérite autre chose que ces débats dédaigneux et d’être mis à la poubelle comme une vieille chaussettetrouée. Mais la France et le respect dans le sport, ça fait rarement un" a-t-il écrit.