Lucas, de joueur Youtube à joueur de foot

Publié le : 29/03/2015 - 14:12

Lucas est virevoltant. Lucas brises des chevilles et des reins. Il va vite, très vite. Le jeune brésilien arrive précédé d’une réputation de joueur frisson lorsqu’il signe au PSG à l’été 2012. Il ne rejoindra le groupe qu’en hiver, pendant la trêve, durant le stage a Doha. Les supporteurs l’attendent avec impatience depuis 6 mois, lui qui finira le championnat brésilien avec Sao Paulo, son club formateur. Un joueur ardemment désiré par Sir Alex Ferguson ne peut que tenir ses promesses. Il a d’ailleurs été élu 2e meilleur jeune joueur du monde quelques mois plus tôt, juste derrière Neymar. Avant de s’envoler pour le Qatar et rejoindre ses futurs coéquipiers, Lucas remporte son premier titre professionnel : la Copa Sudamericana, équivalent de la Ligue Europa en Amérique du Sud.

Des débuts prometteurs

Le virevoltant brésilien ne déçoit pas pour son premier match européen: face a Valence il régale, et offre a Javier Pastore une passe décisive. Il termine la saison 2012/2013 avec un titre de champion, six passes décisives a son actif, et de nombreuses belles promesses. Le brésilien a une technique au pied phénoménale. Rien ne semble pouvoir l’arrêter lorsqu’il est lancé, mais c’est également un gros problème de son jeu. Lucas ne semble pas savoir comment jouer une fois partit. La plupart de ses passes sont à contretemps, et ses courses folles le long de la ligne se révèlent souvent inefficaces. Le jeune brésilien est frustrant : bourré de talent, il n’arrive pas à se montrer décisif. Lucas sait tout faire avec un ballon, mais un joueur de foot c’est plus qu’une otarie.

Il semble travailler son efficacité pendant l’été 2013, et inscrit trois buts lors de la phase aller 13/14, alors que des rumeurs l’envoyant en prêt au Brésil se faisaient de plus en plus insistantes. Mais la saison 2013/2014 de Lucas se résumera pour la plupart des supporteurs a une action qui a failli faire entrer le jeune brésilien dans la légende du club : le 2 mars 2014 face a l’Olympique de Marseille, il part de son propre camp, efface quatre Marseillais en multipliant coups de reins, et feintes de corps, se retrouve face a Mandanda, lobe ce dernier et se voit refuser l’entrée au Panthéon parisien par Rod Fanni qui sauve son équipe sur sa ligne. Lucas avouera n’en avoir pas dormi pendant une semaine. On a bien envie de le croire…

Il terminera la saison avec un trophée des champions, une coupe de la ligue acquise face à l’Olympique Lyonnais, et un nouveau titre en Ligue 1. Avec cinq buts et quatorze passes décisives, Lucas a progressé. Mais toujours cette impression qu’il peut faire mieux. La saison actuelle semble être enfin la bonne pour la pépite brésilienne ! Son absence au mondial brésilien lui a surement fait comprendre qu’il devait faire plus. Comme un symbole, c’est sa première saison parisienne avec son numéro fétiche, le 7, libre depuis le départ de Jeremy Menez au Milan A.C. Auteur de déjà sept buts cette saison, son meilleur total parisien, il a surtout marqué face a l’OM lors du Classique en novembre, victoire 2-0 du club parisien.

Une progression longiligne

Après 2 ans en Europe, il sait enfin faire une passe dans le bon tempo, et se montre décisif devant les buts. Appelé à être l’un des meilleurs joueurs du monde dès son plus jeune âge, Lucas a pris son temps. En total accord avec sa personnalité discrète, enjouée et pieds sur terre.  Le brésilien est heureux à Paris, et sa bonne humeur semble contagieuse. Avec son pote Marquinhos et les autres brésiliens du vestiaire, il met une bonne ambiance dans le groupe. Une qualité non négligeable dans une équipe qui s’apprête a vivre une fin de saison éprouvante.

Il est aujourd’hui indispensable à Laurent Blanc, et son retour contre l’OM est très attendu. A seulement, 22 ans Lucas a sa carrière devant lui. Fort de 31 sélections avec le Brésil, plus que Paulinho, Cris ou encore Pato, et auteur de buts face à de grosses nations comme l’Argentine et la France, il est amené à faire partie des hommes forts du Brésil dans les années a venir. Une carrière qui a commencée en boulet de canon de l’autre cote de l’Atlantique, pas forcement ultra longiligne comme ses courses le long de la touche le laissaient deviner, mais qui s’annonce émouvante comme ses crochets.

Ecrit par Matteo Majnoni

Dans le même registre :

>> Javier Pastore, El flaco devenu géant