Le 4-3-3 s'essouffle-t-il ?

Publié le : 10/08/2017 - 08:00 - Dernière modification : 10/08/2017 - 09:28

Samedi dernier face à Amiens, le PSG a évolué dans son traditionnel 4-3-3 pour glâner une victoire 2-0, acquise sur un rythme plutôt tranquille. Aujourd'hui, certains souhaiteraient voir ce système disparaître au profit du 4-2-3-1, cher à Unaï Emery, jugeant que ce dispositif nuit à l'animation offensive des parisiens.

Le 4-2-3-1 n'a pas (encore) fait ses preuves

Rappelons qu'à son arrivée la saison dernière, le technicien basque a voulu avoir plusieurs cordes à son arc et se donner la possibilité de changer de formation selon son adversaire. Il a donc essayé de faire jouer son équipe en 4-2-3-1, malheureusement les prestations réalisées dans ce système n'ont pas eu l'effet suffisant pour se dire qu'il apporterait une véritable valeur ajoutée.

Pourtant, ce schéma de jeu offrirait notamment la possibilité d'évoluer avec un meneur de jeu, un rôle qui conviendrait parfaitement à la qualité de passe et à la vision de jeu de Javier Pastore, lequel se trouve excentré aujourd'hui, voire de Julian Draxler. Toutefois, lorsqu'on regarde tous les matchs dans lesquels l'argentin a débuté sur le côté, on peut constater sa propension à rentrer à l'intérieur du jeu, à se recentrer plutôt que de coller sa ligne. Ce qui peut se comprendre puisque ce n'est pas un joueur de débordement mais plutôt d'intervalles. Tout cela pour dire que, naturellement, Pastore, en 4-2-3-1 ou en 4-3-3, s'accordera la liberté nécessaire pour toucher le ballon où il le faut et se trouver dans les meilleurs positions pour servir ses coéquipiers. Ce qui revient à se poser la question différemment : au-delà du schéma tactique, le problème ne vient-il pas plutôt de l'animation offensive en elle-même?

Quid de l'animation?

A chaque mouvement de joueurs sur le terrain, le système évolue. En effet, par exemple lorsqu'El Flaco joue à gauche et qu'il se recentre, il libère un espace pour en occuper un autre. Ce nouvel espace libre, peut être occupé par Kurzawa ou le relayeur gauche, généralement Matuidi ou Rabiot. Si ces mouvements ne sont pas faits pour compenser l'action de son partenaire, le jeu en pâtit et c'est ce que l'on a observé par moments le week-end dernier.

Autre cas concrets, les attaquants qui décrochent. Les joueurs techniques aiment avoir le ballon dans les pieds et c'est plutôt le cas de nos offensifs, que ce soit Di Maria, Pastore, Draxler ou Lucas dans une moindre mesure. Ce qui a pour effet de resserrer les lignes entre eux et les milieux alors que face à un bloc bas, la tendance serait plutôt d'écarter le jeu et d'occuper l'espace du camp adverse au maximum. Dans ce cas là, en compensation, l'idéal serait qu'un des milieux se projette vers l'avant mais ce n'est pas dans le sang d'un joueur comme Verratti ou Motta, Rabiot le fait parfois et Matuidi souvent.

Tout cela nous amène à penser qu'en 4-2-3-1 ou en 4-3-3, face à Amiens, l'animation aurait probablement été identique. Cela peut s'expliquer par la reprise, du fait que l'effectif ne soit pas en forme optimale, de la motivation des joueurs ou plusieurs autres paramètres. Par ailleurs, le groupe n'est pas au complet, entre les potentielles arrivées et l'intégration des nouveaux qui peuvent apporter des variantes différentes, notamment Neymar par sa capacité à créer des décalages et à être continuellement en mouvement. On peut donc penser que le 4-3-3 est loin d'avoir affiché ses limites. Finalement, on devrait probablement en savoir plus lorsque l'équipe sera au top physiquement et avec tous les joueurs à disposition du coach...

Nabil (@Nabil_paristeam)